1. Présentation
Conçu pour répondre à une double finalité, l’acquisition d’objectifs et l’acquisition de renseignements de situation, le CL 289 et son système de programmation et d’interprétation (PIVER) est le matériel majeur du 7e Régiment d’artillerie depuis 1992. Il permet ainsi aux artilleurs du 7e RA de s’acquitter de leur mission de surveillance du champ de bataille.
De conception canadienne (l’acronyme CL signifie CANADAIR LIMITED), il est développé par la firme DORNIER (Allemagne) et la STAT [1]. L’armée allemande et l’armée de terre française l’exploitent, mais le système PIVER mis au point par la Division Missile de l’Aérospatiale, n’est en service qu’en France.
Le CL 289 se distingue du CL 89 (engin appartenant à la deuxième génération du matériel d’acquisition) par sa capacité à transmettre en temps réel les images infrarouge, à la station-recueil. Dans un contexte géostratégique instable, cette performance permet d’évaluer rapidement les évolutions de situation en réactualisant les renseignements en temps quasi-réel.
Son emploi s’inscrit dans le cadre du Corps d’Armée, en complémentarité avec les autres systèmes d’observation (radars héliportés, ALT) ou les systèmes de guerre électronique-.
Permettant de localiser, de reconnaître et d’identifier une cible, il détermine ainsi la forme de la réponse à apporter pour la neutraliser. Il apparaît davantage comme un engin de reconnaissance rapide que comme un moyen de surveillance du champ de bataille.
Par ailleurs, le système PIVER étant compatible avec les Mirages F1CR de la Force Aérienne de Combat (FAC), il peut ainsi recevoir les images prises par ces derniers et recueillir de ce fait des renseignements très au-delà de la zone d’investigation habituelle du drone CL 289.
2. Description du système CL 289
a. Caractéristiques techniques du vecteur
Longueur : | 340cm |
Envergure : | 130cm |
Diamètre : | 38cm |
Masse : | 220kg |
Carburant : | kérosène |
Propulsion : | turboréacteur |
Lancement : | accélérateurs à poudre |
Atterrissage : | parachute |
ballonnets amortisseurs gonflés à l’air comprimé. | |
Autonomie de vol : | 400 km soit 150 km au-delà de la ligne de contact |
Altitude de vol : | 150 à 600 mètres en croisière-surveillance |
600 à 1200 mètres dans des conditions particulières | |
En pratique,l’engin vole à 300m pour une identification, | |
à 600m pour une localisation et à 900 m pour une détection | |
Vitesse : | 740 km/heure |
Système de navigation : | gyroscopique couplé radar Doppler (suivi du terrain) |
Réutilisation du drone : | 20 vols minimum |
Le programmateur effectue son choix à la lumière des conditions météorologiques et de divers autres facteurs.
Cent vingt instructions de vol préproprammées (virages, piqués) rendent le CL 289 autonome et insensible aux brouillages électroniques. Il faut néanmoins radioguider le drone en phase terminale. Sa trajectoire se recale automatiquement, mais bien que le CL 289 soit indépendant de la météo, la vitesse et la direction du vent influent sur les conditions de lancement.
b. Caractéristiques des capteurs
• Composition :
• Surface couverte, à 300 m d’altitude :
On peut par ailleurs remarquer que le nombre limité de virages interdit une très grande variété de prises de vue.
Le développement de systèmes plus légers du type ALT [2] se révèle ainsi indispensable.
c. Stations d’exploitation
Pour répondre aux besoins exprimés par la France, la Division Missile de l’Aérospatiale a mis au point le système PIVER destiné à la préparation et à l’interprétation des vols des engins de reconnaissance.
Le système PIVER s’articule en cinq cellules :
3. Transmission du renseignement filmé
Le système CL 289 PIVER dispose d’un terminal de visualisation. Les moyens de transmission PR4G et RITA permettent au DLE de communiquer avec le PC régimentaire.
En complément, le CL 289 est doté d’un système de stockage, de traitement et de numérisation d’image permettant, au moyen d’une simple ligne téléphonique, la transmission du renseignement. L’âge du renseignement est inférieur à dix minutes avec le temps réel (IR), il varie de quarante-cinq minutes à trois heures trente avec le temps différé (images stéréoscopiques) en fonction de la densité et de l’importance des objectifs.
4. Composition du groupe CL 289
Un groupe CL 289 est composé de deux batteries de lancement et d’une batterie de commandement et de logistique. Employé au niveau du corps d’armée, il peut l’être également au niveau de la division.
Prévu à l’origine pour être engagé dans un affrontement classique face au Pacte de Varsovie, le 7e RA dispose de deux groupes CL 289. Chaque groupe comprend deux batteries qu’il manœuvre en formation « perroquet » ou « tiroir » afin de maintenir la permanence de la mission. Depuis le mois de Février 1996, le système CL 289-PIVER est déployé dans la région de Mostar en ex-Yougoslavie où il joue un rôle non négligeable au coté des avions, des satellites d’observation et des drones de surveillance américains (GNAT 750, Predator) dans la recherche du renseignement tactique en zone démilitarisée.
La France travaille en collaboration avec les autres forces d’interposition. Le système PIVER est également exploité par les hélicoptères de l’ALAT équipés du POD caméra CL 289. Plus de soixante missions ont été effectuées depuis la date du déploiement.
Plus performant et moins coûteux (cent mille francs par tir), dans le cadre de l’ex-Yougoslavie, que le Mirage F1-CR ou l’Étendard IV-P, le CL 289 est un système dont l’avenir est bien assuré au 7e Régiment d’ Artillerie.
Pourtant il est retiré du service en juin 2010, pour laisser la place aux drones "lents" de nouvelle génération, plus souples d’emploi.
Pour avoir d’autres informations sur le CL 289, cliquer ici.