Matériels d’artillerie > 02- Tableaux et fiches techniques > 32- Fiches techniques des pièces du musée > 2- Matériels américains > Radars >
Le radar SCR 584
 

Le radar SCR 584

Ce radar a d’abord été élaboré pour les unités de 90mm de l’artillerie sol-air [1]

C’est le premier radar qui équipe un groupe de repérage d’artillerie. Le III/25e RA reçoit en 1949 une section de deux radars qui apparaît dans le nouveau TEDG de 1953.

Cet instrument, déjà utilisé par les anglais comme radar de guet aérien, est transformé pour la détection des mortiers.

Caractéristiques techniques :

  • masse : 9 tonnes, sur semi-remorque tracté,
  • alimentation : 115 V fournis par une génératrice à essence couplée à un alternateur de 30 kW. L’ensemble nécessite une deuxième remorque tractée par un engin lourd ;
  • portée : 70 000 yards [2] en recherche, 32 000 yards en pointage automatique ,
  • précision du pointé : 2 millièmes en site et en gisement

Missions :

  • repérage des mortiers et armes à tir courbe,
  • surveillance du champ de bataille,
  • participation à l’établissement du sondage,
  • détection et localisation des avions et engins autopropulsés ennemis.

Mise en service :

  • problème du masque : le radar doit être protégé contre les échos fixes des masques naturels distants de 200 à 3000 mètres pour la détection aérienne et la détection des mortiers. Par contre, la détection d’objectifs terrestres mobiles, l’appareil ne doit pas du tout être défilé pour que le faisceau se propage directement jusqu’à l’objectif. L’installation en terrain dégagé nécessite un camouflage efficace et une mise en batterie de nuit.
  • délais de résultats : 8 minutes après le premier pointé, pour une équipe entraînée.
  • précision : les coordonnées du mortier sont déterminées à 50 mètres près.

Remarque :

Le poids et l’encombrement de ce radar le rendent peu mobile et difficile à camoufler alors que ses possibilités imposent une installation à quelques kilomètres de l’ennemi. En recherche anti-mortier, il ne peut être utile qu’à moins de 5 km de la pièce adverse.

[1] Note apportée par Gaston Dessornes :
SCR 584 est un radar de conduite de tir des FTA pour 90/m/m.

Il fut copié-dupliqué pour le radar COTAL en une version « améliorée » sans grand progrès de ses caractéristiques de base.

Il « poursuit » en automatique les avions. Les meilleurs radars allemands ne le pouvaient pas. Dessiné par MIT, fabriqué par GE et Chrysler (antenne) c’est une machine révolutionnaire qui introduisit la cybernétique et est à l’origine de 3 prix Nobel de physique. Egalement, son IFF a évité des tirs fratricides lors de la prise d’un pont sur le Rhin...

Il est aussi à la base des radars anti-mortier (voir Picard qui était chef de poste 584 lors d’essais) mais ce n’est pas un radar anti-mortier per se.

Sa mission première est la conduite de tir anti-aérien... Lors de la défense de Londres, et avec des obus de « proximité », 90% des V1 furent descendus, en une journée mémorable plus de 100 V1 furent abattus. En Alsace, en 1945, après quelques bricolage des radaristes américains, il permit des tirs de nuit antichars. etc...

Toutefois, je ne crois pas qu’il participa à l’établissement de sondage ... Mais le COTAL le fit régulièrement pour la météo aux Kerguelen et à Amaghir. Ce radar a participé aux essais PARCA.

C’est par hasard, en 1942 qu’on découvrit qu’il détectait aussi les mouettes... Fait connu et qui donna (je pense) l’idée des Cotal-canons sur les barrages d’AFN (après une petite modif du scope « A » et d’un système audio..le « Donald »).

Son TRES GROS problème : il n’était pas tout-terrain ou même pas tout-chemin ! Comment pourrait-il être en service avec l’artillerie de Campagne ? En effet il était installé dans une semi-remorque de l’intendance de stabilité relative.... la lourde antenne n’y était pas pour rien.

Son avantage avec sa clim était qu’on était au chaud l’hiver et confortable l’été... (merci MIT).

Note : le chauffage de la remorque était assuré par une sorte de poêle à essence incorporé qu’on retrouvera sur l’AN/TPL, au Hawk (CDG et Simulateur) et au Nike.

J’ai même eu quelques problèmes avec les « Essences » auxquels il fallait expliquer les kilométrages en particulier au Nike à Stetten-akm puis à Dachau... A Laon, une fois le problème encore évoqué, le Chef de Corps a finalement réglé le problème.

[2] 1 yard 0,911 mètre


____________

Base documentaire des Artilleurs