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0- Généralités
 

Généralités sur le tir

L’organisation pour le tir se fait à tous les niveaux d’emploi et de mise en oeuvre déployés sur le terrain, que ce soit dans la cadre d’une opération, à l’entrainement, ou tout simplement à l’instruction. Le tir est la finalité de l’artillerie donc concerne tout le monde et tout doit être fait pour qu’il se passe dans les meilleures conditions. Les munitions utilisées étant très dangereuses, il importe de toujours veiller à la sécurité des personnes et des biens ; que ce soit les utilisateurs, les unités appuyées, ainsi que les populations.

Le succès du tir dépend au départ de la nature des moyens déployés. Selon qu’ils sont complètement ou partiellement engagés, les effets obtenus ne sont évidemment pas les mêmes. Selon ce qu’on attend de l’artillerie, il faut consentir l’emport des moyens utiles à son action.

La dotation, quantitative et qualitative, prévue en munitions [1] conditionne le type d’unités à projeter. S’il n’y a pas trop de choix dans les lanceurs de roquettes et de missiles, en revanche pour le tir des obus, il faut choisir les types de lanceur : mortiers, canons tractés ou portés ou sur automoteurs, selon la nature du terrain, la profondeur du théâtre, les distances à parcourir, les unités à appuyer, le soutien logistique associé.

Le tir d’artillerie consiste à délivrer des feux, généralement plus puissants que ceux fournis par les armes de dotation des armes de mêlée, à très grande distance, dans des délais consentis, avec un fort taux de disponibilité [2]. L’artillerie reste au plus près des unités qu’elle appuie, dialogue en permanence avec elles, pendant toute la durée de l’action, de jour comme de nuit et quelques soient les aléas météorologiques.

Comme pour les autres formes d’appui (terrestres, aériens, maritimes), la nature des feux dépend des munitions utilisées (obus, roquettes, missiles) et du type de cible visée (personnel à découvert ou protégé, véhicules ordinaires ou mécanisés ou blindés, organisations défensives ou logistiques [3], postes de commandement, infrastructures diverses [4]), ainsi que de l’effet à obtenir (destruction, neutralisation, harcèlement, aveuglement, déception, diversion - ruse, sommation etc.). Mais l’avantage de l’artillerie est surtout de pouvoir renouveler autant que nécessaire ses interventions jusqu’à l’obtention de l’effet attendu.

Enfin sa présence sur le terrain, au contact, met l’artillerie dans les meilleures dispositions pour dialoguer avec les interarmes, connaître à tout instant leurs intentions, leur dispositif sur le terrain, participer à la recherche du renseignement sur l’ adversaire et définir ensemble les cibles à traiter.

[1] Dont on suppose au départ quelle a été définie en adéquation avec le type d’action

[2] C’est que qui différencie le tir d’artillerie d’un appui aérien, dont la présence sur zone est très dépendante des conditions météorologiques et sa permanence, de son autonomie en vol.

[3] de circonstances ou consolidées

[4] routières, ferroviaires, fluviales ou maritimes, aéroports etc.


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