Ce texte est extrait d’un article de Laurent Lagneau (du 04-09-2014) sur son site OPEX360.com, avec son autorisation, à l’occasion des célébrations du centenaire de la Grande Guerre.
Début septembre 1914. L’armée française vient de connaître des jours terribles face aux troupes allemandes, en subissant de très lourdes pertes, notamment lors de la bataille dite des « Frontières ». Et la ville de Paris est menacée.
Cependant, le 6, le général Joffre, commandant en chef des armées françaises décide de lancer une contre-attaque : la bataille de la Marne est engagée. Seulement, il faut des troupes fraîches, qu’il est compliqué d’acheminer sur la ligne de front, étant donné que le réseau ferroviaire y est désorganisé.
D’où l’initiative du général Gallieni, alors gouverneur militaire de Paris, visant à réquisitionner les taxis parisiens pour transporter entre 5 à 6.000 hommes de la 7e Division d’Infanterie vers Silly-le-Long et Nanteuil-le-Haudoin.
Les 6 et 7 septembre, de 600 à 700 taxis - pour la plupart des Renault AG1 Landaulet, 25 km/h en vitesse de croisière - transportent les fantassins, à raison de 2 voyages chacun et de 4 hommes par véhicules. Il s’agit du premier transport de troupes motorisé de l’histoire, immortalisée, qui plus est, par le cinématographe. Pour autant, ce n’est pas cette opération qui a fait basculer la bataille de la Marne...
« L’affaire n’a aucune importance du point de vue militaire. Il y avait un million d’hommes de chaque côté, ce ne sont pas les quelques milliers d’hommes transportés par les taxis qui ont changé quelque chose à l’issue de cette bataille », expliquait récemment Jacques Becker, le président du centre de recherche de l’Historial de la Grande Guerre à Péronne. « Mais elle a eu un effet psychologique important sur la suite des événements, en montrant que l’armée française avait la volonté de tout mettre en oeuvre pour contenir la ruée allemande », a-t-il ajouté.