Lorsque les automoteurs du 62e RAA ont l’honneur de fermer la boucle de la Haute Alsace après les durs combats d’Altkirch et de Dannemarie, ceux du 64 libèrent STRASBOURG, accomplissant enfin le serment de KOUFRA. La curée peut désormais commencer : traversant le RHIN, le 62 s’empare de STUTTGART en avril 1945 et le 64 écrase sous ses coups le 18e Corps SS retranché en FORET NOIRE. Enfin, c’est la capitulation allemande qui arrête le 68 dans sa course à l’Autriche non sans lui avoir permis de tremper ses fanions dans le DANUBE. Après l’Armistice, toutes ces glorieuses unités sont maintenues en Allemagne ou en Métropole, et changeant de numéros, sont à l’origine de la renaissance de l’Artillerie nouvelle.
Seules les unités marocaines regagnent leurs quartiers, mais la guerre d’INDOCHINE leur demande bientôt de nouveaux sacrifices ; des groupes de marche du 69 puis du 64 et du 66 embarquent pour l’Extrême-Orient. Dans ce conflit mené tantôt comme canonnier, tantôt comme fantassin, les artilleurs d’Afrique réalisent des prouesses malgré un matériel disparate et une logistique aléatoire.
1954 sonne alors le glas de l’Empire français, qui s’achève en guerre fratricide en Afrique du Nord : les 7 régiments originels de l’Artillerie d’Afrique y font leur dernier baroud d’honneur, sur cette terre qu’ils ont tant aimée.
Ainsi, après 130 années d’épopée, disparaissait en 1962 un des plus beaux fleurons de l’Artillerie française. Ses hommes de toute confession fraternellement unis dans cette grande et vraie famille que fut l’artillerie d’Afrique, pouvaient rendre un dernier hommage à leurs étendards et fanions, chargés des gloires et des sacrifices consentis pour la grandeur de la France avant d’entrer dans la Légende.
En 1994, le 68 est officiellement désigné par le général CEMAT [1] "comme le régiment qui symbolise les traditions de l’ensemble de l’artillerie d’Afrique et du patrimoine des régiments dissous ". En 2004, le 68 retrouve son appellation d’origine et reprend le nom de la Glorieuse Artillerie d’Afrique.
[1] Chef d’Etat-Major de l’Armée de Terre