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Une diversification progressive des matériels de l’artillerie.
 

C’est au travers de cette image qu’il est possible de comprendre comment l’artillerie a évolué pour répondre aux différentes postures stratégiques qui se sont imposées pendant la Grande Guerre : reconnaissance offensive, retraite, contre-attaque, défensive ferme, offensive et exploitation...

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En allant du haut vers le bas, de gauche à droite, on peut identifier [1] :

  • les trois premiers matériels (1, 2 et 3) sont de la famille de l’artillerie de tranchée qui fait son apparition pendant la Guerre et dont le nombre d’unités va s’accroître rapidement, pour disparaître presque en totalité dès la paix revenue ;(1) mortier de tranchée de 58 n°2, (2)mortier lourd de 340 T , (3) mortier de 240 CT Mle 15 Batignolles ;
  • les cinq suivants (4, 5, 6, 7 et 8) sont les tous récents canons à "tir rapide" qui dotent les régiments d’artillerie de campagne des divisions, canon de 37mm TR Mle 16 (4), le canon de 65mm modèle 1906 de montagne (5), puis l’attelage du 75 Mle 97 et son avant-train (6) et en gros plan, gueule du canon de 75/97 et ses tenons guide (7) et son appareil de pointage (8) ;
  • les trois suivants (9, 10, 11), l’artillerie lourde de campagne reconstituée puis modernisée pour renforcer l’artillerie des divisions et s’attaquer aux gros ouvrages, faire de la contre-batterie, ainsi que des actions destructives dans la profondeur (arrières ennemis) ; on reconnaît le 105 long modèle 1913 Schneider (9), le 155 court Mle 17 Schneider (10) et le canon de 155 long Mle 17 Schneider (11) ;
  • les deux suivants (12 et 13), deux pièces d’artillerie lourde de voie ferrée (ALVF) : (12)canon d’ALVF de 400 Mle 15 Saint-Chamond, (13) un canon de 320mm Mle 1870-81 Schneider ; ils dotent l’artillerie de réserve générale (du niveau corps d’armée et armée) en moyens d’action par le feu sur les directions stratégiques du moment, en complément de l’artillerie de campagne lourde portée ou tractée par des moyens de plus en plus mécanisés ;
  • enfin les dernières images, de la toute dernière invention du général Estienne, consacrées à l’artillerie d’assaut (on dira aussi artillerie spéciale), dont la vocation est de relancer, d’accompagner et d’exploiter l’offensive ; c’est la naissance des chars de bataille et des canons automoteurs. (14) le char "Big Willie" ou tank Mark 1 - (15) char Renault FT-17 - (16) char Saint-Chamond

Pour être complet sur les innovations, il aurait fallu parler de l’évolution des procédés de tir, des munitions, de l’évolution des moyens pour faire les cartes (plans directeurs) observer et conduire les tirs ( rôles de la géographie militaire, l’arme du Repérage, l’observation par moyens aéronautiques et la mise à jour ensemble du canevas de tir), les nouveaux moyens de télécommunication (téléphone de campagne, radio sans fil)...

On ne peut passer sous silence la naissance de l’artillerie antiaérienne en réaction à celle de l’aviation.

Enfin tous les moyens mécanisés de portage et de traction, les unités automobiles, ambulances, qui relèvent tous de l’artillerie.

C’est bien de tous ces moyens qu’il conviendra de parler dans les articles qui ont vocation à alimenter progressivement ce site. N’hésitez pas à contribuer à leur rédaction en faisant parvenir vos textes et illustrations au responsable de ce site (rubrique "contact").

[1] Ce qui a été fait avec l’aide d’experts de l’artillerie : le lieutenant-colonel (er) Jean-Paul Pailhès, conseiller et documentaliste bénévole de l’AMAD ; l’adjudant-chef Thierry Simon, de l’Arme du Matériel, adjoint au conservateur du musée de l’artillerie.


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