Le tir d’emblée (donc sans réglage) est devenu incontournable pour les armées modernes. Il présente plusieurs avantages : meilleure réactivité entre la demande de tir et ses effets sur le terrain, augmentation de l’effet de surprise sur l’adversaire, meilleure efficacité sur des cibles en mouvement.
Pour pouvoir le pratiquer, il faut se donner les moyens pour mesurer tous les paramètres qui agissent sur une trajectoire (topographiques, aérologiques et balistiques). Dans chacun de ces domaines, des progrès sont réalisés depuis la guerre froide, où l’ennemi est clairement identifié comme étant très mobile car blindé et mécanisé.
La fusée SPACIDO [1] apporte la réponse à cette problématique, puisqu’un "dialogue" s’établit entre la fusée du coup tiré et le radar de mesure de vitesse initiale, à la sortie du tube, pour déterminer les corrections à apporter en cours de trajectoire. La fusée met alors en oeuvre des "aérofreins" pour corriger sa trajectoire en cours de route.
Donc le premier coup tiré est maintenant le bon (à condition bien sûr que les autres paramètres topographiques et aérologiques soient toujours aussi connus avec précision).
L’abattement produit sur la trajectoire normale permet en outre d’améliorer l’angle de chute sur l’objectif. Ainsi, à la justesse du tir s’ajoute l’amélioration de la précision en réduisant d’une façon significative le rectangle de dispersion (pour simplifier, disons que l’ellipse se rapproche d’un cercle). Les conséquences sont importantes sur le ratio coût/efficacité d’un tir pour un effet escompté sur l’objectif. Par rapport à un tir avec une fusée classique, ce ratio est évalué à 4.
Il en découle une allègement considérable de la logistique, donc une amélioration importante de la mobilité stratégique des systèmes d’artillerie.
[1] Le système SPACIDO est réalisé en partenariat avec les sociétés Junghans T2M et IN-SNEC. Il s’appuie sur un système comprenant une fusée électronique multifonction dotée d’un frein aérodynamique, un moyen de programmation et un radar de bouche.