Le débarquement des troupes françaises à Sidi Ferruch, près d’Alger le 14 juin 1830 constitue le point de départ de ce que l’on a appelé "l’Armée d’Afrique".
Partout où se couvrit de gloire cette Armée d’Afrique, l’artillerie joua un rôle majeur pour affirmer sa supériorité et emporter la décision. Dès la prise d’Alger en 1830, le fracas du canon guide le corps expéditionnaire à la victoire. Sept ans plus tard, c’est un artilleur, le maréchal VALLEE qui s’empare de CONSTANTINE. Tout au long du 19e siècle, une quinzaine de batteries stationnent en permanence en Afrique du Nord, participant à toutes les colonnes de pacification qui sillonnent le Maghreb, et appuyant leurs frères d’armes Zouaves, Légionnaires, et Turcos dans toutes les campagnes du second Empire et de la troisième République.
La loi du 24 juillet 1910 transforme ces batteries en Groupes d’Artillerie d’Afrique. A la veille des hostilités, il en existe 10 totalisant 75 batteries. C’est au sein de la glorieuse Division Marocaine qu’ils vont notamment s’illustrer et l’étendard unique des Groupes d’Artillerie d’Afrique termine le premier conflit Mondial avec les inscriptions :
Ces inscriptions figureront sur les étendards des 65e, 66e, et 67e régiments d’Artillerie d’Afrique. Des Groupes d’Artillerie d’Afrique furent également présents au sein de l’Armée d’Orient dans les Balkans, en Egypte, au Hedjaz, et au Levant au sein du détachement français de Palestine et du corps
d’occupation de Constantinople. En 1919, toutes ces unités se retrouvent en Afrique du Nord où elles sont immédiatement engagées dans la guerre du RIF. A compter du 1er avril 1924, les Groupes stationnés au Maroc forment les 63e et 64e régiment d’artillerie d’Afrique. Le 1er mai 1927, c’est au tour des Groupes de Tunisie d’être réunis en 62e RAA, et deux ans plus tard ceux d’Algérie sont transformés en trois régiments, les 65e 66e et 67e RAA.
A la mobilisation de 1939, l’artillerie d’Afrique s’enrichit de nouvelles unités qu’elle contribue à mettre sur pied. On comptera jusqu’à 20 régiments d’artillerie d’Afrique, et 14 régiments d’artillerie nord africaine formés en métropole dans lesquels une partie seulement du personnel est originaire d’Afrique du Nord. Transportés partiellement en France sur le front nord-est, ces régiments hippomobiles de 75 ou de 155 court ne peuvent arrêter le déferlement des blindés allemands malgré d’héroïques résistances, notamment à GEMBLOUX en Belgique où le 64 gagne une citation à l’ordre de l’Armée. Les 64e, 66e, 264e et 266e RAA sont ainsi détruits ou faits prisonniers, et seuls les 62e, 85e, 87e et 287e RAA peuvent se replier non sans éprouver de lourdes pertes. Ramenée en Afrique du Nord, l’Artillerie se reconstitue sur le modèle d’avant-guerre, avec les 5 régiments originels de la série des 60, et en 1941, deux nouveaux régiments sont créés : le 63e au Maroc et le 68e en Algérie.