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06- Le 93è R.A.M.
 

Le 93° RAM

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Le 93° RAM est l’héritier d’une longue tradition alpine puisqu’il succède au 1° Régiment d’Artillerie de Montagne, et plus anciennement des batteries alpines du 2° régiment d’artillerie (1889-1910).

Il est crée le 1° janvier 1924 à Grenoble. Le 1° régiment d’artillerie de montagne (1910-1923) se distingue en 1912 au Maroc, en 1915 en Champagne et en 1918 à Dopropoljie. Il participe à la campagne du Rif au Maroc.

C’est un régiment d’active mis sur pied par le CMA 34 de Grenoble. En 1939, à la suite du décret de mobilisation générale, le 93° RAM se dédouble pour former deux régiments : le 93° RAM et le 293° RALD (régiment d’artillerie lourde divisionnaire). Ces deux régiments sont initialement affectés à la 27° DI Alpine. Le 3 novembre 1939, quand la 27° DI Alpine est affectée au front Nord-Est, le 93° RAM passe à la 64° DI, en échange du 58° RAD. Il reste donc dans les Alpes.

La 10° batterie antichar lui est retirée pour une affectation à la 7° DIC. Elle est remplacée par la batterie antichar du 37° RAD.

Durant l’hiver 1939-1940, le 93° RAM fut déployé du Jura aux Basses Alpes. Un nouveau groupe, le V/93° RAM, équipé de 75 M, groupe de réserve mis sur pied en février 1940 à Nîmes, lui est affecté. Au printemps 1940, le III/93° RAM, équipé de canons de 105, est envoyé au Levant sous la dénomination XI/93° RAM. Le 10 mai, lors du départ du XI/93° RAM pour le Liban, le V/93° RAM est renuméroté III/93° RAM.

En juin 1940, ses groupes sont positionnés au Secteur Fortifié du Dauphiné (II/93°), dans le Queyras (III/93°) et en Ubaye (I/93°).

Le III/93° RAM fut réellement le seul groupe à être engagé activement face aux troupes italiennes en Queyras. En Ubaye, où le I/93° RAM était en batterie à 2 000 mètres d’altitude, l’artillerie des forts, les sections d’éclaireurs skieurs et le mauvais temps suffirent à bloquer l’adversaire. De son côté le II/93° RAM avait été retiré de la frontière pour faire face à l’est et au sud de Grenoble à une éventuelle avance allemande venant du nord. En fait celle-ci était arrêtée les 23 et 24 juin au nord de Grenoble dans la trouée de Voreppe, grâce en particulier à l’action d’un détachement d’artillerie mixte doté de 65M, de 75M et de 47 (92° et 96° batteries) mis sur pied à la hâte par le COAMP de Grenoble. Ce détachement comprenait quelques cadres venus du 93° RAM.

Le 93° RAM est dissout le 31 juillet 1940. Ses éléments sont rattachés au 2° régiment régional d’artillerie de la 14° Région Militaire basé à Grenoble.

Recréé en 1945, il participe à la campagne de France sur le front des Alpes.

Rappelons l’action de la 7° batterie du lieutenant Lapra qui s’est illustrée le 9 avril 1945 lors des combats les plus hauts d’Europe. Elle a effectuée des tirs avec ses deux canons de 75 de montagne à partir du col du Midi de Chamonix, à 3593 mètres d’altitude, sur le téléphérique du mont Frety en Italie. Les patrouilles allemandes utilisant ce moyen de transport, ont été empêché d’agir contre le Bataillon des Alpes.

Il séjourne en Autriche jusqu’en 1948. De retour à Grenoble, le 93° RAM participe de 1955 à 1962 aux opérations en Algérie. Artilleur et montagnard, il est en garnison à Varces depuis 1977. C’est le dernier régiment d’artillerie de montagne d’Europe actuellement.


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