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04- Le 56è R.A.D.
 

Le 56° RAD

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Le 56° RAD est une unité d’active, stationnée à Montpellier en temps de paix. C’est aussi un RA de Montagne (donc RAM) depuis les années 1930, destiné à constituer l’artillerie divisionnaire de la 31° DI Alpine en cas de guerre. Il est mis sur pied par le CMA 16 de Montpellier. Il est de type hippomobile et il est composé de 3 groupes de 75 et d’une batterie divisionnaire antichars.

Néanmoins, ce régiment n’est que partiellement équipé spécifiquement pour les opérations en montagne. Seul le II/56° RAD est équipé de 75 de montagne Schneider modèle 19/28, les deux autres groupes disposant de 75 de campagne hippomobiles.

A la mobilisation, le 56° RAM, est en couverture de la 31° DI Alpine, dans le secteur des Alpes, plus particulièrement dans la région de Le Saix (Hautes Alpes).

Ensuite, il suit la division affectée à la 8° armée positionnée derrière le Rhin. Il est dans la région de Montbéliard puis est basée à Ferrette dans le Haut-Rhin. Les mois d’hiver sont utilisés pour parfaire l’instruction.

Fin février 1940, la 31° DI Alpine est transférée à la 5° armée (8° corps d’armée) dans le secteur de Sarrebourg. Le 56° RAM relève le 58° RAD, implanté aux alentours de Bitche.

Fin mai, l’état major tente de réaliser un nouveau front le long de la Somme et de l’Aisne. La 31° DI Alpine est retirée de la ligne Maginot pour être intégrée à la nouvelle 10° armée positionnée derrière la Somme. Le 28 mai, le 56° RAM fait mouvement sur Gournay en Bray, à l’ouest de Beauvais. Le 2 juin, il est sur la Presle, au sud d’Abbeville. La 31° DI Alpine est affectée au 9° corps d’armée du général Ilher, à l’extrémité ouest du front français.

Le 4 juin, en liaison avec la 51° DI Ecossaise du général Fortune, des éléments de la 2° DCR, et la 31° DI Alpine effectuent une nouvelle attaque destinée à réduire la tête de pont allemande d’Abbeville.

Les débuts de l’attaque à Yonval sont prometteurs mais une violente contre-attaque ennemie renverse la situation. La 51° DI Ecossaise revient sur la base de départ. Le général Fortune décide à ce jour de ne plus lancer de nouvelle attaque et fait replier les chars restants de la 2° DCR sur la Bresle pour remise en état. Devant la disproportion des moyens opposés, l’attaque est un échec. Très éprouvé, le 56° RAM doit faire face, dès le lendemain, à une nouvelle poussée ennemie. Il se replie à nouveau en direction de Huppy puis de Pierrecourt, au sud de Blangy sur Bresle (Seine-Maritime).

Au 8 juin, les allemands, sous l’impulsion de la 7° Panzer Division du général Rommel, ont rompu le front et le 9° corps d’armée, isolé de la 10° armée, se replie vers la côte. Le 10 juin, il est encerclé et tente de se replier vers la côte pour essayer d’embarquer.

Le 9° corps d’armée français ainsi que de la 51° DI Ecossaise tente de s’embarquer pour l’Angleterre mais les allemands bloquent Fécamp. Les troupes alliées se replient alors sur Saint-Valéry-en-Caux, dernier port de la poche. Le 56° RAM a pour mission de protéger les embarquements par mer.

Le 11, Rommel fait pilonner la ville et le port de Saint-Valéry-en-Caux. Les Alliés opposent une résistance tenace, afin de pouvoir embarquer un maximum de troupes dans l’hypothèse de l’arrivée de la Royal Navy. Un épais brouillard empêche tout embarquement de nuit. Les batteries du II/56° RAM sont durement engagées à Manneville ès Plains [1] , village à l’est de Saint Valery en Caux.

Le 12 juin, après avoir épuisé toutes ses munitions, le 56° RAM met bas les armes, comme l’ensemble du 9° corps d’armée.

Rommel accepte la reddition du général Ilher en début de soirée.

[1] A Manneville ès Plains, le samedi 11 juin 2011, à 9h30 une commémoration était organisé au monument aux morts situé le long de la départementale 925. Ce monument a été érigé à la mémoire des soldats glorieusement morts pour la France le 12 juin 1940, dont le lieutenant Thomas et ses compagnons de la 5° batterie du 56° RAM. Le colonel Thomas, frère du lieutenant mort au combat, ainsi que son neveu le général Thomas, présidaient la cérémonie. La commune était représentée par Monsieur le Maire et ses adjoints, l’association des anciens combattants de Manneville es Plains et le maréchal des Logis Emmanuelle Fouche, du 93° RAM basé à Varces dans l’Isère.


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