Histoire de l’Artillerie, subdivisions et composantes. > 2- Histoire des composantes de l’artillerie > L’artillerie de Montagne > L’artillerie de montagne 1939-1940 >
03- Le 2ème R.A.M.
 

Le 2° RAM

(JPG)

Le 2° Régiment d’Artillerie est un des plus vieux régiments de l’artillerie française. Il est créé en 1720 sous le nom de Régiment Royal d’Artillerie à partir du 2° Bataillon de la Royale Artillerie. Il a été présent sur tous les champs de bataille de la Monarchie, des 1° et 2° Empires et ceux des deux conflits mondiaux. Napoléon Bonaparte y a servi.

En 1934, le 2° régiment d’artillerie divisionnaire, mis sur pied par le CMA 34 de Grenoble, reprit sa vocation montagne de jadis et devint le 2° RAM. C’est le régiment organique de la 28° DI Alpine, basée, en temps de paix, en Savoie.

En temps de paix, sa composition est la suivante :

  • le I/2° RAM (1° et 2° batteries) : équipé de 75 de montagne avec mulets, en garnison à Chambéry ;
  • le II/2° RAM (4° et 5° batteries) : équipé de 105 de montagne avec mulets, en garnison à Grenoble ;
  • le V/2° RAM (13° et 14° batteries) : équipé de 155 court Schneider à tracteurs tous terrains, en garnison à Grenoble.
  • la Batterie divisionnaire antichar (canons de 47 mm).

En avril 1939, les I et V groupes gagnent leurs cantonnements d’alerte à la frontière aux environs de Modane.

A la mobilisation le régiment est complété par le IIIè groupe (7°, 8° et 9° batteries) équipé de 105 de montagne.

Le V/2° RAM forme avec le VI/2° RAM mobilisé le 202° RALD pour la 28° DI Alpine. Les I et II groupes sont équipés de 75M. Il est affecté au secteur défensif de la Savoie avec ses canons de 75 et de 105 de montagne.
En octobre 1939, il suit la 28° DI Alpine affectée en Alsace.

C’est au cours d’un hiver des plus rigoureux que le 2° RAM connaît la « drôle de guerre ». Il subit aussi ses premières pertes à l’occasion d’embuscades et tire ses premiers obus : « les survivants de la campagne de France n’oublieront pas ce premier tir d’artillerie déclenché le 27 novembre en avant du Maimont, les claquements rageurs du 75 répercutés, amplifiés par la forêt, lourde hier encore de silence » (lieutenant colonel Mazaud, commandant le 27° BCA).

Le 2° RAM perd le III groupe en avril 1940, désigné pour l’expédition en Norvège. Ce groupe est rebaptisé à l’occasion XI GAAM (Groupe d’Artillerie Autonome de Montagne). Il est équipé de 105 M.

Fin mai, l’armée française se rétablit le long de la Somme et de l’Aisne. La 28° DIA est affectée à la 6° armée et se positionne derrière le canal de l’Ailette. Le 5 juin, l’attaque allemande est lancée et le 2° RAM est lancé dans la fournaise, en soutien de l’infanterie alpine et des bataillons de chasseurs. En quelques jours, la 28° DI Alpine est broyée.

Le I/2° RAM et la BDAC sont détruits les 5 et 6 juin. En dépit de lourdes pertes et de la destruction d’une grande partie de ses pièces, le II/2° RAM parvient à retraiter en bon ordre avec les éléments résiduels de la division mais il est capturé à Troyes le 16 juin.

Au lendemain de la défaite, le 2° RAM est maintenu dans le cadre de l’armée d’armistice. Il ne subsiste qu’un groupe de 75M au 2° RAM, reformé à partir des éléments intacts du 93° RAM. Malgré la faiblesse des moyens, l’instruction montagne fut menée activement avec uniquement des engagés. La première section d’éclaireurs skieurs d’artillerie fut créée à Chamrousse. Son rôle, en opérations, est d’effectuer la liaison « artillerie » avec les éléments les plus avancés des bataillons de Chasseurs. Le 8 novembre 1942 mit fin en métropole à tous ces efforts mais nombreux furent les officiers, sous-officiers et hommes de troupe qui s’illustrèrent dans la Résistance, ou se retrouvèrent en Afrique sur laquelle en 1941 et 1942 avaient été dirigés de nombreux personnels militaires.

Après la Libération (avril 1946), il est reconstitué à Lyon, sert à Innsbruck et Limoges . En 1960 il rejoindra Landau et les Forces Françaises en Allemagne ou il tiendra garnison jusqu’à sa dissolution en 1999.


____________

Base documentaire des Artilleurs