Histoire de l’Artillerie, subdivisions et composantes. > 2- Histoire des composantes de l’artillerie > L’artillerie lourde (A.L), à grande puissance (ALGP) et sur voie ferrée (A.L.V.F.) > L’artillerie lourde sur voie ferrée (A.L.V.F.) > L’A.L.V.F. en 1939-1940 >
2- Le matériel de l’A.L.V.F. en 1940
 

Le matériel de l’ALVF

Les pièces d’artillerie placées sur affûts "tous azimuts" (TAZ)

Ce type de matériel peut tirer à 360° et être mis en batterie à partir de n’importe quel point d’une voie ferrée, grâce à un dispositif d’ancrage au sol par vérins. Il s’agit de pièces de "petit" calibre allant jusqu’au 240 mm car la résistance des stabilisateurs limite le calibre des pièces.

  • 164 mm TAZ Modèle 1893/96 M : 4 pièces sont mises en œuvre sur 4 existantes. En 1918-1919, 4 nouveaux affûts de 16 cm sont construits sur un type simplifié dénommé "affût truck TAZ de circonstance modèle 1917". Ces 4 affûts portent des canons de 16 cm modèle 1893-96 M. Ce type de pièce est différent du 164 mm TAZ Modèle 1893/96 non mobilisé en 1940.
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Canon de 164,7mm, modèle 1893-96 sur affût tous azimuths Schneider
Fonds photographiques du Musée de l’artillerie - Draguignan
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  • 194 mm TAZ Modèle 1870/1893 : le 194 TAZ est un canon de marine de 30 calibres dont la tourelle est posée directement sur un affût ferroviaire. Ainsi 24 pièces furent misent en œuvre sur 26 de disponibles en 1940.
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  • 240 mm TAZ Modèle 1884 sur affût truck Schneider et modèle 1917 sur affût Batignolles : à l’origine pièce d’artillerie côtière, il s’agit du 240 mm Long tracté. Les tubes de 240 mm modèle 1917 sont plus longs, ont des rayures différentes et sont dépourvus des frettes à anse et anses qui caractérisent le modèle 1884. En 1940, 7 pièces sont mobilisées (3 modèles 1884 et 4 modèles 1917).
  • 240 mm TAZ Modèle 1893/96 Colonies : Il s’agit aussi d’artillerie côtière, huit pièces seront misent en œuvre.
  • 240 mm TAZ Modèle 1918 : une pièce sera mise en œuvre.

Deux tubes de 240 mm TAZ modèle 1918 ont été forgés en 1919 et seulement et achevés dans les années 1920. L’affût a été mis au concours en 1919 c’est la version proposée par Saint-Chamond qui a été retenue. L’affût n’a été achevé qu’en 1926 et a été mis en recette en 1927. Ce matériel constitue l’aboutissement des recherches françaises dans le domaine de l’ALVF. Deux autres matériels améliorés étaient en construction chez Schneider sous l’appellation "240 mm modèle 1929" dont l’achèvement était prévu en 1941.

Les pièces d’artillerie placées sur affûts "à glissement"

Les pièces d’artillerie placées sur "affûts à glissement" ne peuvent tirer que dans l’axe de la voie. Ces pièces sont montées une sur poutrelle métallique, avec ou sans lien élastique, dont les extrémités reposent sur deux boggies multi essieux.

Le pointage s’effectue sur un épi courbe de voie ferrée, spécialement construit, la direction de tir étant tangente à la courbe. Au départ du coup l’ensemble recule en roulant sur la voie, mais est freiné par un système de poutrelles agissant par frottement sur les rails. La pièce doit être ramenée en position après chaque tir.

  • 274 mm à glissement Modèle 1917 : ces tubes sont commandés à 50 exemplaires mais en 1918, la commande de tubes est réduite à 24 exemplaires dont 16 sont montées dans les années 1920 sur des affûts de 32 cm à glissement ayant porté des 32 cm modèle 1870-81 pendant la première guerre et légèrement transformés puis remis à neuf. Seize pièces sont mobilisées en 1940. Ces pièces de 274 mm modèle 1917 n’ont été achevées que dans les années 1920 et le premier tube date de 1919. Les 340 mm modèle 1912 à glissement, les 305 mm modèles 1893-96 M, 1906 et 1906-10 n’ont été achevés qu’entre 1919 et 1924.
  • 293 mm Modèle 1914 Schneider sur affût truck à glissement : Il s’agit d’un obusier dont quatre pièces sur cinq sont mobilisées en avril 1940.
  • 305 mm à glissement Modèle 1906 et 1906/10 : ce modèle provient de l’artillerie navale, et on distingue le Modèle 1893/96 de 40 calibres et les Modèle 1906 et 1906/10 de 45 calibres. Six exemplaires de ce canon sont mobilisés en 1940.
  • 320 mm à glissement Modèle 1870/30 : ce sont des pièces de 30 calibres d’origine marine. Les 320 mm modèle 70-30 proviennent de la transformation des canons de 32 cm modèle 1870-84 et modèle 1870-93 par agrandissement de la chambre. Les anciens 32 cm encore existants sont appelés en 1939, canons de 320 mm modèle 70-84 et modèle 70-93. Tous ces matériels étaient prévus pour transformation en 320 mm modèle 70-30 de 1940 à 1941. En 1940, 8 canons de ce type sont mobilisés.
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Canon de 320mm modèle 1870-84 qur affût à glissement Schneider
Fonds photographiques du Musée de l’artillerie - Draguignan
  • 320 mm Modèle 1917 à glissement : huit pièces sont mobilisées. Il s’agit des anciens tubes usés de 305 mm modèle 1893-96 de l’ALVF réalésés au calibre 320 mm dans les années 1918-1919.
  • 340 mm à glissement Modèle 1893 : deux pièces mobilisées.
  • 340 mm à glissement Modèle 1912 : ces pièces doivent initialement équiper les nouveaux cuirassés de la classe Normandie, jamais achevés, et sont également utilisés dans l’entre deux guerres pour la défense côtière (Saint-Mandrier et Bizerte). En 1940, 6 de ces canons sont mobilisés sur 14 existants.
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  • 370 mm modèle 1875/1879 sur affût truck à glissement : six pièces sont en réserve.

Les pièces d’artillerie placées sur affûts "à berceau"

Les pièces d’artillerie avec affûts "à berceaux" permettent d’améliorer le pointage en azimuts par rapports aux pièces sur "affûts à glissement" qui ne peuvent tirer que dans l’axe de la voie. Le canon est relié au châssis par un lien élastique, qui amortit le recul du départ de coup, contenu dans un berceau sur lequel glisse la bouche à feu après le départ du coup pour revenir ensuite à sa position initiale. Contrairement aux matériels précédents, ils sont amenés à leur position de tir sur un épi droit construit à partir de la voie normale et amarrés sur plate-forme. Ces pièces ont une mise en batterie longue et un faible champ de tir en direction.

  • 340 mm Modèle 1912 à berceau dit "plate-forme" : ces pièces, d’origine marine, sont destinées à l’origine aux cuirassés alors en construction de la classe Normandie non achevée. Six pièces sont mobilisées.
  • 370 mm Modèle 1915 sur affût truck à Berceau : Cet obusier existe en plusieurs variantes : soit de Batignolles, ou du Creusot. Sept pièces sur 7 ont été mobilisées.
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  • 400 mm Modèle 1915 et 1916 à berceau : cet obusier de 400 mm fut en 1940, le plus puissant obusier utilisé par l’armée française. C’est à l’origine une bouche à feu de la Marine de 340 mm Modèle 1887, raccourcie et réalésée. Douze exemplaires sont mobilisés en 1940.
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