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La défaite contre les prussiens en 1870
 

Si notre fusil d’infanterie Chassepot, imposé par Napoléon III, était largement supérieur en portée, en précision, en vitesse de tir, au fusil allemand, dit à aiguille, de Dreysse, notre artillerie par contre, cependant bien entraînée, se voyait surclassée de loin par l’artillerie allemande. Celle-ci pouvait opposer aux 986 pièces de campagne française 2.046 canons.

Nos pièces, en bronze, à l’âme rayée, sont du calibre 4 (86 m/m 5) et 12 (121 m/m 3) et se chargent encore par la bouche. Le canon de 4 est de portée insuffisante (1.850 m).

Le canon de 12 tire, lui, jusqu’à 3.000 mètres mais nous n’en avons que 30 batteries. Nos fusées, réglées pour deux distances seulement, n’explosent généralement pas au contact du sol, ce qui rend le bon ajustement de tir difficile.

Les Allemands possèdent le canon Krupp, en acier, à l’âme rayée, se chargeant par la culasse, de deux calibres (4, soit 77 m/m 85, et 6, soit 92 m/m 15). Leur portée dépassant 3.000 mètres, ils surclassent nettement nos batteries de 4. Seules celles de 12, trop peu nombreuses, sont en mesure de les inquiéter.

Nous avons, il est vrai, 190 canons à balles, dits canon-mitrailleurs, faits d’un faisceau de canons de fusil d’infanterie, tirant par minute 3 décharges en gerbe de 25 balles chacune, soit 75 balles, qui décimèrent les bataillons prussiens à Mars-la-Tour et à Saint-Privat. Mais, ayant le volume d’une pièce de 4, et de ce fait facilement repérables, ils seront trop souvent détruits par les batteries allemandes peu après être entrés en action. Ces pièces, construites en grand secret et non expérimentées avant la guerre, furent payées par la cassette personnelle de l’Empereur, la Chambre ayant refusé les crédits...


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