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Le Service des renseignements de l’artillerie
 

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Extrait de l’Histoire de l’artillerie française, rédigé sous la direction de Michel de Lombarès).

Ces formations destinées principalement à la lutte contre l’artillerie ennemie doivent, pour agir efficacement, disposer de renseignements sur leurs objectifs maintenant défilés aux vues. Un Service des renseignements de l’Artillerie (S.R.A.) est créé en novembre 1915 à l’artillerie du corps d’armée - puis de l’armée.

Sa mission est de trier, centraliser, exploiter et diffuser les renseignements sur les objectifs recueillis par toutes les unités de l’artillerie, par l’aéronautique (avions, ballons, photographies aériennes) dont l’instruction sera développée dans ce sens, et par des organismes spécialisés dépendant directement du S.R.A. : les Sections de repérage par observation terrestre (S.R.O.T.) et les Sections de repérage par le son (S.R.S.). L’action combinée de ces entités conduisent à des actions d’éclats pendant la Grand Guerre.

  • Une S.R.O.T. situe les objectifs par recoupement à vue (ou par visée sur les lueurs) des batteries ennemies, à partir de plusieurs observatoires terrestres dont les coordonnées sont connues avec précision.
  • Une S.R.S. détermine la position d’une pièce ennemie par la différence des temps d’arrivée de son onde de bouche (détonation au départ) à des microphones reliés à un appareil enregistreur et de coordonnées connues avec précision. On a ainsi la différence des distances entre cette pièce et deux de ces microphones. Cela permet de tracer sur la carte une courbe (une branche d’hyperbole) sur laquelle cette pièce se trouve. L’intersection avec la branche élaborée avec un autre couple de microphones, donne la position de la pièce.

Les ballons sphériques de 1914, ceux des places, avaient rendu des services dans les combats de la trouée de Charmes (au voisinage des places d’Epinal et de Toul) ; mais ils ne pouvaient pas opérer car le vent dépassait 10m/s. Un ballon en forme de "saucisse" (d’où son nom) permit d’observer avec un vent allant jusqu’à 15m/s. Il sera perfectionné en 1916 par le capitaine Caquot.

Enfin, une escadrille d’avions par corps d’armée, dite Section d’artillerie lourde, sera désormais spécialisée dans les missions d’observation et de réglage au profit de l’artillerie.


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