L’artillerie de DCA, après son court passage au sein de l’aéronautique (1919- 1924), est revenue dans le giron de sa mère avec ses artilleurs, en laissant à l’air ballonniers et mitrailleurs. Ses 5 régiments (réduits à 4 de 1929 à 1934) sont devenus des régiments d’artillerie de DCA, ajoutant 400 au numéro de leur unité d’aéronautique. Ces régiments comportent des auto-canons, des canons sur remorques, des canons sur plates-formes et des projecteurs.
Cette subdivision de l’artillerie végète avec son matériel vieilli. Son personnel ne s’était guère senti intégré à l’aéronautique. Il risque d’éprouver le même sentiment en revenant dans l’artillerie. Le général Maurin réagit contre cette situation. Il fait muter dans l’artillerie de D.C.A. de nombreux officiers polytechniciens. Le Cours pratique de Metz instruit des officiers supérieurs et subalternes, des spécialistes et des sous-lieutenants de réserve sortant des grandes écoles scientifiques civiles. Une Commission d’études pratiques, associée au Cours pratique, participe aux expérimentations des matériels et à la rédaction des règlements.
L’importance accrue accordée à la défense aérienne et les sorties de nouveaux matériels conduisent à prévoir une augmentation notable de l’artillerie de D.C.A. mobilisée.
Les 50 batteries des 5 régiments de 1935 devraient, en cas de mobilisation, mettre sur pied près de 300 batteries. Les noyaux actifs seraient alors trop réduits.
C’est pourquoi un 406è régiment est mis sur pied en octobre 1938 et un 407è en juillet 1939. Le tout forme 3 brigades de D.C.A.
L’effort s’est porté parallèlement sur l’amélioration des bouches à feu et des systèmes de conduite de tir.
L’artillerie a mis au point un canon de 75 modèle 28 à Vo de 700 m/s, qui surclasse les 570 m/s du 75 modèle 13. Mais les fabrications, en raison des faibles crédits, sont lentes. Des appareils de conduite de tir plus modernes (modèles 1932 et 1934) sont également réalisés. Mais la plupart des matériels de 1935 ont encore les tubes de la dernière guerre.
Après 1935 l’effort s’est porté d’abord sur l’augmentation du nombre de tubes modèle 28 donnant un plafond théorique de 8 000 mètres, et sur la mise au point du chargement automatique. Les matériels de 90 mm et de 25 mm viendront poursuivre vers le haut et vers le bas l’action que le 75 exerce dans les altitudes moyennes.
Les canons de 25 contre avion sortent en nombre dans les années précédant la guerre et forment des batteries à 6 pièces portant des numéros dans la série 1000, suivis du numéro de régiment de DCA dont elles sont issues ; des bitubes de 13,2mmm d’Hotchkiss Mle 30 complètent la défense à basse altitude.
Pour le 90, plutôt que d’adopter le Schneider de la marine (Vo 850), matériel déjà ancien mais excellent, on a préféré réaliser un matériel nouveau 5Schneider modèle 39). Il en existera seulement deux batteries en 39-40. Cela obligera à compléter cet armement antiaérien par des matériels étrangers (Bofors, Oerlikon, 94mm anglais).
Sur un plan général on peut dire, avec le général Gamelin, que, dans les années qui ont précédé 1940, on a sacrifié la DCA des armées à la défense aérienne du territoire et la défense aérienne du territoire à l’aviation de chasse.