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Une artillerie lourde automouvante en 1918.
 

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Article extrait, avec son autorisation, d’un ouvrage réalisé par Rémy Scherer sur l’Historique du 184è RALT.

Le concept de canon automouvant est né durant la 1° guerre mondiale, de la nécessité de disposer d’une artillerie qui puisse suivre les attaques d’infanterie pour les appuyer et ensuite se regrouper pour effectuer un bombardement massif sur un point précis du champ de bataille.

Voulant se doter d’une artillerie lourde capable de se porter en avant en tout terrain, l’armée française étudiât en 1916 des châssis chenillés capables de transporter des tubes de gros calibre.

Deux types de canon automouvant furent alors construits, le Schneider et le Saint Chamond.

  • Le canon automouvant Schneider portait un canon 220 mm modèle 1917. Vingt deux ont été construits avant 1918 et furent employés pendant les batailles de Saint-Mihiel.
  • La société Saint Chamond développa un système basé sur deux affûts distincts, l’avant train ou tracteur chenillé automoteur transportant les munitions et un groupe électrogène, et l’affût chenillé portant la pièce d’artillerie.
    Le groupe électrogène du tracteur fournit l’énergie à l’affût chenillé, motorisé par deux moteurs électriques, un pour chaque train de roulement. L’avant-train ou tracteur est également doté de deux moteurs électriques pour sa propre locomotion.
    Cet ensemble automouvant est capable d’emprunter des terrains inaccessibles aux batteries dotées de ce type de matériels.
    Durant le transport, le tube est tiré en arrière puis mis à l’horizontale. En position de tir une paire de volets situés au milieu du véhicule est ouverte pour permettre le recul du tube vers le bas.

Il était prévu de monter des tubes de 155, 194, 220 et 280 mm sur ce genre de dispositif. La fin de la guerre réduisit ce programme aux tubes de 194 GPF et de 280 TR Schneider.

La première des 50 pièces de 194 GPF sur affût chenilles St Chamond commandée en 1918 ne fut prête qu’en juin 1919. Mais ce matériel restera toujours en service dans l’armée française en 1939 au seul 184è RALT (24 pièces).

La fabrication a été réalisée aux usines Schneider du Creusot. Le moteur est un Panhard 4 cylindres à essence (SUK4 M2) de 120 chevaux (89 kW).

Un seul conducteur est nécessaire pour piloter cet engin qui est doté de freins hydrauliques. Le canon est équipé d’un système de recul automatique à récupération pneumatique.

Nota :

Quelques pièces furent récupérées par l’armée allemande sous la désignation. Trois furent utilisées en Russie en 1942, lors du siège de Leningrad. Trois autres pièces furent aussi utilisées à Sébastopol en 1942.

En 1941, l’armée de terre italienne, a reçu deux pièces de 194 GPF chenillées. Après l’armistice du 9 septembre 1943, ces pièces furent capturées par l’armée allemande et utilisées pour la défense côtière à l’ouest de Rome. C’est une de ces pièces qui est exposée au musée d’Aberdeen (Maryland) aux Etats-Unis.


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