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L’artillerie de la reconquête (1942-1945)
 

Deux ans plus tard, toujours équipée de canon de 75, et du 155 GPF (Grande Puissance Fillioux, du nom de son concepteur français), l’artillerie se prépare à reprendre la lutte pour la suite des opérations, à partir de l’Afrique du Nord, avec les forces alliées débarquées. Avec ces moyens dépassés, toujours équipés de transmissions filaires, le corps expéditionnaire français (CEF) est rapidement doté de matériels américains dont le 105 HM2 américain ou le 155 HM1 Long Tom, dérivé du 155 GPF français.

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mai 1943 : remise de 105 HM2 au 63eRAA au Maroc

Les Américains fournissent également aux unités françaises non seulement les munitions adéquates, mais également les véhicules (GMC, Jeep), postes radio à modulation d’amplitude, batteries de 90 mm anti-aérien en plus du 40 Bofors, matériels de repérage et même l’habillement.


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canons de 75 sur Half-tracks US
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155 Gun EAA 1958

Tous ces matériels (75 français ou autres fournis par les Américains, y compris en DCA) seront utilisés par les artilleurs français de la 2ème DB (notamment des obusiers automoteurs 105 HM7) et de la 1ère Armée lors du débarquement en Provence et ce, jusqu’à la victoire finale. Ils vont également servir dans les guerres dites de décolonisation.

Certes, les conceptions américaines notamment techniques en matière d’artillerie, sont dans une grande mesure héritières de l’expérience française de la guerre 14-18, mais il faut reconnaître que leur technologie et leur mode industriel de fabrication de masse changera la donne.

La conférence entre W. Churchill et F.D. Roosevelt s’ouvre le 14 janvier 1943 à Anfa, près de Casablanca (Maroc). Les généraux Giraud et de Gaulle y sont invités afin de se mettre d’accord sur l’unification de leurs forces.

Après bien des tergiversations, les américains acceptent de fournir au plus vite à la France Libre, des matériels modernes destinés à équiper trois divisions d’infanterie, deux divisions blindées, de l’artillerie divisionnaire et des bataillons du 40mm de DCA. Dès le 11 avril, les matériels sont livrés dans différents ports d’Afrique du nord : Jeeps, GMC, Half-tracks, chars Sherman, canons de 105 HM2 et de 155, ... Une seconde tranche sera livrée en août.

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155 HM1 - EAA - 1958

La nouvelle armée française ainsi constituée parvient à former six divisions d’infanterie et deux blindées prêtes à participer à la Libération de l’Europe de l’Italie à l’Allemagne, en passant par la Normandie et la Provence. A la fin de la guerre, l’armée française se réorganise, autour d’une quinzaine de divisions équipées, pour la plupart de matériels américains.
Mais l’effort militaire se réduit et à cette période les effectifs connaissent une première diminution.

Le canon de 75 est alors définitivement retiré du service.


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