Il s’agit d’abord de définir la munition principale - à obus explosif - de l’obusier de 105 Mle 50, munition qui doit permettre d’atteindre la portée de 14 500 mètres. L’obus sera adopté sous l’appellation OE Mle 53. C’est un obus de 16 kg tiré en charge 7 qui part à une vitesse initiale Vo=568m/s et une portée maximale de 14 500 m.
Le recouvrement des portées est assuré par l’emploi de deux systèmes de charges :
Cette munition est d’une conception tout à fait classique.
Cependant, des difficultés s’étendront bien après la mise en service. Elles concernent, d’une part la régularité insuffisante des Vo [1], d’autre part le fonctionnement intempestif de la fusée PDM51A5.
Le problème provient des charges de poudre et surtout de leur amorçage. Une solution sera trouvée au début des années 1960.
Des accidents de tir sont provoqués par le fonctionnement intempestif de la fusée d’origine américaine PDM51A5 [2]. La fusée PDM51A5, fusée percutante, peut être réglée sur le fonctionnement "instantané" à l’impact ou sur le fonctionnement "à retard". Sa sécurité de bouche très courte ne garantit pas l’équipe de pièce contre un fonctionnement intempestif du système à retard. On remplacera le booster mécanique (s’armant par l’effet de la force centrifuge) par un booster horloger.
La nouvelle fusée PDM557 présente une sécurité de bouche de plus de 30 mètres.
A l’initiative de l’ABS, un obus à culot creux de 13 kg à ceinture en fer fritté est développé à la fin des années 1950. Il ne sera pas adopté par l’armée française.
[1] Une régularité insuffisante des Vo est constatée lors des tirs à grand angle. Donc avec une incidence directe sur la portée.
[2] On rappelle ici que toutes les munitions d’artillerie produites après 1945 utilisent des fusées d’origine américaine fabriquées sous licence.