Extraits de l’Histoire de l’artillerie française.
Au début (1932) on avait pensé que le personnel des ouvrages et des intervalles pourrait être prélevé sur les divisions d’infanterie. Cette solution ne tenait pas compte de la spécialisation nécessaire. Elle affaiblissait les forces mobiles de manœuvre et introduisait des délais inacceptables dans l’occupation des ouvrages en cas de menace.
Un décret de 1934 organise le commandement des Régions fortifiées et des Secteurs fortifiés. Les troupes de forteresse sont mises sur pied à partir de 1935.
Leur artillerie mobile comprend, pour les Régions fortifiées de Metz et de la Lauter, trois régiments d’artillerie de Région fortifiée (R.A.R.F.) à deux groupes de 75mm et un de 155.
L’artillerie des ouvrages est confiée aux artilleurs des régiments de position (ancienne artillerie à pied) qui servent également des matériels lourds, de type ancien, placés hors des ouvrages.
Ces régiments, automobiles ou à pied, se dédoublent à la mobilisation. Pour hâter l’occupation de la ligne fortifiée, les "disponibles" et réservistes frontaliers habitant le voisinage sont par priorité affectés aux régiments de forteresse. Rejoignant les troupes actives de forteresse encasernées non loin de leur position de combat, ils pourront , avant même la mobilisation générale, assurer une couverture efficace de la concentration de l’armée de campagne.
Après mobilisation, la proportion d’artilleurs pourra atteindre 40% de l’équipage dans les ouvrages ayant de l’artillerie, dits "gros ouvrages". Elle sera nulle ou très faible dans les ouvrages sans artillerie ou possédant seulement des mortiers de 81mm, dits "petits ouvrages". L’artillerie mobile des régiments de région fortifiée comportera en moyenne un groupe par régiment d’infanterie des intervalles.
Toute cette artillerie, qu’elle soit dans les ouvrages ou dans les intervalles, sera évidemment utilisée sans distinction quant aux tirs à effectuer.