L’organisation de l’Artillerie > Tome B- Approches détaillées > 7- Organisation du XXème siècle > 23- La 2ème Guerre mondiale : la campagne 1939-1940. >
Exemple d’organisation d’un régiment d’artillerie lourde : le 266è RA
 

Retour

Les données de ce document sont extraites d’un mémoire de Monsieur Rémy Sherer.

Le 266e Régiment d’artillerie lourde

Le 266° RALD (Régiment d’Artillerie Lourde Divisionnaire) forme, avec le 66° RAA (Régiment d’Artillerie Africain), l’artillerie de la 82° DIA [1](Division d’Infanterie Africaine).

C’est un régiment d’artillerie lourde, hippomobile, équipé de canons de 155 C (155 court).

Le régiment est mis sur pied le 2 septembre 1939 à Marigny, prés d’Orléans par le CMA 5, plus exactement au camp de la Croix Mailly, dans la forêt de Chanteau. Il est composé de deux groupes hippomobiles (le 5° et le 6°), à trois batteries montées chacun de 155 C (soit 12 canons par groupe) et une colonne de ravitaillement. Soit 20 officiers et 768 hommes par groupe et 47 officiers et 1673 hommes pour l’ensemble du régiment.

Organisation du régiment

Etat major de régiment et batterie hors rang :

  • 7 officiers,
  • 137 hommes (sous-officiers, brigadiers, servants, conducteurs et chauffeurs),
  • 42 chevaux, 5 voitures hippomobiles, 15 voitures automobiles, 1 motocyclette et 5 bicyclettes.

La batterie hors rang est organisée en 3 pelotons de pièce ;

  • le 1° peloton compte une équipe de reconnaissance et de liaison et une équipe d’observation et de réglage,
  • le 2° le service de transmissions et le 3° les services généraux.

Composition des 5° et 6° groupes (155 C hippomobiles) :

État-major de groupe :

  • 6 officiers, 92 hommes (sous-officiers, brigadiers, servants, conducteurs et chauffeurs),
  • 56 chevaux,
  • 7 voitures hippomobiles, 3 voitures automobiles, 1 motocyclette et 15 bicyclettes.

1° batterie :

  • 3 officiers, 161 hommes (sous-officiers, brigadiers, servants et conducteurs),
  • 137 chevaux,
  • 19 voitures hippomobiles et 1 bicyclette.

Le personnel d’une batterie est réparti en 6 pelotons de pièce :

  • 4 pour un canon et un caisson ;
  • le 5° pour les voitures téléphonique, porte mitrailleuses, porte servants ;
  • et le 6° pour la cuisine, les fourgons, la forge, les rechanges.

Chaque pièce attelant un canon a généralement à sa tête un maréchal des logis et compte une vingtaine d’hommes :

  • 2 brigadiers et maîtres pointeurs, 8 servants, 7 conducteurs montés, 1 ou 2 conducteurs non montés,
  • 17 chevaux et 2 voitures : une à 8 chevaux pour le canon et une à 6 chevaux pour le caisson. Ce dernier peut transporter 28 obus, 3 caisses à gargousses (charges de poudre), 3 servants avec leur équipement et divers accessoires ou en service de ravitaillement 36 obus et trois caisses à gargousses.

2° batterie : idem 1° batterie.

3° batterie : idem 1° batterie.

Colonne de ravitaillement :

  • 5 officiers, 193 hommes (sous-officiers, brigadiers, servants, conducteurs et chauffeurs),
  • 172 chevaux,
  • 27 voitures hippomobiles, 11 voitures automobiles et 3 bicyclettes.

Le canon 155 court

(JPG)

Relativement léger pour sa catégorie avec une masse en position de tir de 3 230 à 3 300 kg en batterie, il tire avec son canon de 15 calibres jusqu’à une distance de 11200 m un obus de 43,55 kg. Il existe cinq types de projectiles : explosif, à mitraille, à balles, fumigène ou gaz de combat, éclairant.

Son pointage en hauteur est de 0 à 42 degrés et il dispose d’un champ de 6 degrés pour un pointage en direction.

Il possède aussi d’excellentes qualités de tir plongeant et de plein fouet. Sa portée supérieure à 10km lui permet de contrebattre les batteries ennemies à une distance respectable, en plus de son rôle dévolu de canon de destruction de retranchements.

Après mobilisation, l’armée française en possède 535.

[1] La 82° DIA est constituée des éléments suivants :

  • 6° RTA (Régiment de Tirailleurs Algériens) : active (colonel Martin).
  • 4° RTM (Régiment de Tirailleurs Marocains) : active (lieutenant-colonel Le Sénéchal).
  • 1° ZOUAVES : active (lieutenant-colonel Fromentin).
  • 66° RAA (Régiment d’Artillerie Africain) : formé a l’origine avec 2 groupes à Tlemcen (CMA 2/25). Régiment d’active commandé par le lieutenant-colonel Monroe. Un 3° groupe est ajouté a l’arrivée en France.
  • 266° RALD : réserve série A formé avec des éléments métropolitains.
  • GRDI 82 (Groupe de Reconnaissance DIvisionnaire) : chef d’escadron Doudeil.

C’est une division d’active de 2° catégorie commandée par le général Armingaud. Le chef d’état-major est le commandant Tritschler et le commandant de l’infanterie divisionnaire est le colonel Roict-Brancaz. Le commandant l’artillerie divisionnaire est le colonel Beft.

La division est mise sur pied en Afrique du Nord par la division territoriale d’Oran à partir d’unités provenant d’Algérie et du Maroc, du 2 au 23 septembre 1939.

Rassemblée dans la région d’Oran du 24 au 26 septembre, elle est embarquée pour Marseille du 25 au 30. Elle débarque du 27 septembre au 2 octobre ; puis rejoint le camp d’Avord du 1° au 5 octobre pour être complétée sur le type nord-est. Elle se concentre ensuite dans la région de Pithiviers du 10 au 12 octobre.


____________

Base documentaire des Artilleurs