Extraits du bulletin sur la Géographie militaire
Le capitaine Adrien Durand est né à Séverac-le-Château, le 8 octobre 1787. Admis à l’École polytechnique en 1808, il sera affecté deux ans plus tard dans le Corps impérial des ingénieurs-géographes. Il est nommé lieutenant le 3l mars 1812. Il participera aux campagnes de 1814-1815 en tant que capitaine.
A partir de 1818, il n’effectuera plus que des opérations de géodésie nécessaires à la nouvelle carte de France au 1/50000. Ces travaux débutent dans la région parisienne, mais dès 1823 il est affecté sur sa demande aux travaux de triangulation entre Rodez et les Alpes. En 1825, il termine ce travail en faisant le rattachement de la Corse.
En 1827, toujours capitaine, il obtient le quadrilatère Marseille, Aix, Castellane, Nice. À maintes reprises, il fait des visées sur les sommets corses. Son travail technique est très apprécié, mais pas son franc-parler. En 1828, toujours sur sa demande, il part trianguler l’ensemble des Alpes françaises, ce travail l’occupera jusqu’en 1831. Le 30 juillet 1828, il est le premier homme à atteindre le sommet du Mont Pelvoux : le point culminant (3946 mètres) de la France à cette époque. Il y stationnera de nouveau du 6 au 10 août 1830, dans des conditions très difficiles de froid et de neige. Sa santé se détériore et, en octobre 1833, il est mis en réforme. Il meurt, toujours capitaine, le 7 janvier 1835 à la Maison royale de Charenton.
C’est le Club alpin qui, le premier, lui rendit hommage en érigeant une stèle à Aile froide, au pied du Pelvoux. La pointe rocheuse du Pelvoux, et non pas le sommet, porte le nom de « Pointe Durand » En juillet l989, un détachement du Groupe géographique, étendard et chef de corps en tête a réalisé l’ascension du Mont Pelvoux, pour rendre hommage à ce capitaine si injustement méconnu. Le nouveau bâtiment technique du Groupe géographique (à Joigny) a reçu en 1990 le nom du capitaine Durand. À cette occasion, une plaquette illustrée est imprimée. Il n’y a pas d’autre géographe militaire, que le général Perrier et le capitaine Durand, ayant eu l’honneur d’avoir un monument érigé en leur mémoire.
