Les études théoriques
Les études théoriques se poursuivent en laboratoire, notamment dans le domaine du son mais ne donnent aucun résultat « révolutionnaire » [1]. Elles sont menées par des personnages déjà connus, comme le professeur ESCLANGON. (Voir un article sur ce savant en cliquant ici).
En 1918, deux ingénieurs : CHAPELON puis CAILLET, travaillent sur de nouvelles méthodes géométriques de représentations des sources sonores.
De 1921 à 1925, ESCLANGON publie de nombreux articles sur l’acoustique des canons et des projectiles qui sont probablement des ajouts à ses travaux du polygone de Gâvres. En 1927 il fait paraître une dernière étude sur le mouvement et la stabilisation des projectiles autour de leur centre de gravité.
Deux ans auparavant est paru le premier historique scientifique du Repérage : « Etude cinétique du champ acoustique d’un projectile » rédigé par un ingénieur général de l’Artillerie Navale, P. CHARBONNIER.
Il s’agit d’une compilation de documents et d’indications bibliographiques, d’une sorte d’état des lieux des connaissances sur le repérage. Dans les années 30, il semble que peu de travaux fondamentaux soient consacrés au repérage au son. Dans le domaine des déterminations par observation terrestre, aucun document ne révèle l’existence d’éventuels travaux scientifiques.
Les tentatives de repérage sismique
Comme déjà dit, ce procédé est déjà exploité par les Allemands durant la guerre. Les ingénieurs utilisent un système de sismographes captant les ondes de surface dues au canon.
Comme pour le repérage au son, ils exploitent la différence du temps d’arrivée des ondes à ces instruments pour localiser la pièce. Ce système n’avait donné aucun résultat satisfaisant, probablement à cause des discontinuités géologiques sur les grandes distances.
C’est encore le Professeur ESCLANGON qui est à l’origine de la reprise des recherches en France. En 1923, il réalise au camp de La Courtine plusieurs expériences sur la propagation des ondes sonores dans le sol.
Dès l’année suivante, MM. BIGOURDAN et CATHIARD complètent ces travaux par de nouveaux tirs à La Courtine et à Suippes. Le but est d’enregistrer les ondes sismiques à longue, voire très longue distance, afin de repérer les emplacements et aussi le calibre des pièces.
Ces expériences de La Courtine ont dû être nombreuses : les sources en mentionnent au moins deux.
L’étude d’un poste mixte SROT-SRS
Un commandant de batterie de repérage, le futur général BOURDIAUX, émet l’idée d’une liaison entre le son et l’observation des lueurs. A la fin des années 30, il étudie l’effet des émissions de chaleur produites par des départs de projectiles sur des cellules photoélectriques. L’interaction de celles-ci avec des microphones orientables aurait pu donner naissance au poste mixte. Mais la guerre interrompt ces études.
Début des recherches sur la technique RADAR
Parler du radar dès l’entre-deux guerre semble anachronique. En effet, cette technique n’aboutit que durant la seconde guerre mondiale et il faut attendre l’après-guerre pour voir ses applications dans le repérage. De plus, il n’est pas encore possible à cette époque de prédire l’avenir de cette technique et donc d’apprécier sa réelle valeur et son caractère révolutionnaire.
Pourtant, dès 1924, des savants comme PONTE, de BROGLIE ou GUTTON travaillent déjà sur les ondes électromagnétiques dans le secret des laboratoires.
[1] Les principaux travaux sont récapitulés par le Colonel (R) MONNET dans son étude sur le Repérage
[2] Les Sioux n° 88, p 3