Cet article fait un descriptif sommaire sur les postes en service entre 1960 et 1990 qui, pour la plupart, sont exposés au Musée de l’artillerie. Pour avoir une étude plus exhaustive sur le sujet, il faut vous reporter sur la rubrique dédiée aux moyens de commandement et de contrôle en suivant ce lien.
A la fin de la 1ère Guerre mondiale on voit apparaître la télégraphie sans fil qui vient à propos compléter les liaisons téléphoniques de campagne qui ont beaucoup souffert dans les combats de tranchée et qui résistaient difficilement au piétinement et au passage des véhicules provoquant des coupures fréquentes. En revanche, la radio impose une discipline de réseau et ne se prête pas aux longues discussions. Son emploi souvent fixe donc facilement repérable par les antennes provoque les tirs d’artillerie adverse. Donc le téléphone n’est pas complètement remplaçable et continuera de servir par la discrétion qu’il procure.
Pourtant, l’équipement des troupes françaises en matériels américains pour la reconquête de la 2nde Guerre mondiale va complétement modifier l’emploi de l’artillerie et accroître sa réactivité aux besoins exprimés par l’avant (zone des combats), en même temps que les élongations permises accordées à la portée croissante des matériels permet d’augmenter la sécurité au niveau des batteries de lanceurs, et évite les mesures de contre batteries.
ANGRC 9 émetteurs récepteurs à modulation d’amplitude.
Exemple : l’AN/GRC 9 en service jusqu’à fin années 1960. Portée de 20 à 45 km selon l’antenne utilisée (fouet ou filaire).
AN/GRC-9
Le poste étant en état de marche et réglé sur la fréquence de travail :
MISE EN ŒUVRE EN PHONIE
Vérifier : (2) sur OFF - le branchement de la descente d’antenne sur (1)
Brancher : Micro dans (4) - Haut-parleur ou écouteurs dans (9)
Placer : (10) sur PHONE - Commutateur de la boîte d’alimentation TRANS RECEIVE-MF sur TRANS RECEIVE - (2) sur STANDBY (le récepteur seul fonctionne) - (3) sur PHONE LO ou HI-selon la puissance d’émission désirée.
Régler : (8) pour une bonne réception dans le haut-parleur ou les écouteurs.
Pour émettre : (2) sur SEND, l’émetteur et le récepteur fonctionnent - Appuyer sur le bouton du micro pour parler. L’indicateur (13) doit s’allumer - L’émission terminée, placer (2) sur STANDBY pour réception seule.
Si un correspondant est légèrement décalé en réception, agir sur (7) pour une meilleure réception.
ALLUMAGE DES LAMPES DE CADRAN (éventuellement)
Récepteur : (2) sur STANDBY - Appuyer sur (5) - (6) s’allume.
Emetteur : (2) sur SEND - Appuyer sur (11) - (12) s’allume.
ANGRC 5
émetteurs récepteurs en modulation de fréquence.
L’AN/GRC 5, en service des années 1960 aux années 1980. Portée de 15 à 30 km selon l’antenne utilisée (fouet ou grande antenne).
Il se compose :
Sur le châssis support de l’ensemble, il est possible :
La composition modulaire de ce poste en fait un outil remarquable. Mais réalisé avec la technologie des lampes, il sera dépassé et remplacé par des postes à transistors.
PRC9 et PRC 10
La gamme intermédiaire, le PRC9 est pour l’artilleur, le PRC10 du fantassin. Il existe en version portable ; il est pratique pour les troupes à pied et pour les observateurs au sol. C’est donc une alternative légère à l’ANGRC5 ou le VRC17, avec comme support la même technologie qui nécessite des réglages pour se stabiliser sur une fréquence.
TR-PP-8 et 11.
C’est la gamme des produits à courte portée pour les petites équipes sur le terrain, qui va progressivement se substituer aux lignes téléphoniques de campagne. Ils donnent à ces équipes la possibilité de communiquer pendant les déplacements.
Le PP8 est utilisé en relation avec les matériels de la génération précédente. Le PP11 s’accorde mieux à la génération qui suit, ayant la même technologie.
a) Mise en œuvre du PP8 : Visser l’antenne sur (6) - Dévisser d’un quart de tour (1) - Tourner (5) dans le sens de la flèche pour afficher dans (7) le canal choisi - (4) sur INT - Régler (3) pour une bonne réception - Pour émettre, appuyer sur (8). Pour la mise en œuvre avec combiné extérieur, placer(4) sur EXT et brancher le combiné sur (2).
b) La mise en œuvre du TR-PP-11 est identique à celle du TR-PP-8. Veiller à tirer le rotacteur « CANAL » avant de le tourner. NOTA. - Les fréquences du TR-PP-11 sont dites « PROTEGEES ».
Cette photo montre le progrès réalisé, en encombrement, par le passage de la 2° à la 3° génération : pour une équipe DL (photo prise en 1970). La miniaturisation est permise par l’adoption des transistors, plus performants et qui sont moins gourmands en énergie.
La série des postes de la gamme 13
Postes radio émetteurs récepteurs en modulation de fréquence, français, dit de la « série 13 ».
Exemple un TR VP 213 (avec son amplificateur de puissance de sortie d’antenne : portée de 20 à 30 km suivant l’équipement, couplé avec une grande antenne).
Le même poste existe sous trois formes :
Il n’y a pas de réglage préalable à faire pour se mettre sur une fréquence.
Ils entrent en service au début des années 1970.
Le PR4G
Poste radio émetteur récepteur à modulation de fréquence (VHF)
Modes de fonctionnement : fréquence fixe analogique non chiffrée, fréquence fixe numérique chiffrée ou non, recherche de canal libre, évasion de fréquence, relais.
Permet le travail en phonie et en transmissions de données d’une façon sécurisée..
Versions : sur véhicules, portable, portative.
Destiné aux postes de commandement des grandes unités jusqu’aux unités élémentaires et aux systèmes d’armes.
Entré en service dès 1992.
Jusqu’aux années 80, les liaisons vers le haut-commandement se faisaient au travers des faisceaux hertziens, de même type que que ceux d’infrastructure, mais avec des stations mobiles. Un téléphone aux extrémités suffit pour communiquer, mais c’est une liaison de point à point. Toute coupure est très pénalisante jusqu’à la réparation. Pour passer d’un réseau à un autre, il faut passer par un central.
L’idée est venue de créer un système s’appuyant sur un réseau maillé (évitant les coupures) et sur lequel on pourrait non seulement connecter automatiquement (donc en mode numérique) des téléphones de terrain à ceux de l’infrastructure (y compris l’étranger), mais aussi intégrer des postes radios (en procédure d’alternat) à tous correspondants (par radio, téléphone, télex).
C’est la naissance du système RITA mis en œuvre par l’arme des transmissions.
Ce système sert de support au travail dans les états-majors de grandes unités, où chaque cellule dispose d’un PTA.
Les régiments (mobiles) entrent dans la bulle RITA à l’aide de PRA (2 postes radio d’abonné : un pour le chef de corps, un pour le second). Il permet d’entrer aussi en relation avec la base logistique.
Toutefois, l’artillerie échappe parfois à cette règle, avec le RITA Hawk (pour couvrir de longues élongations au sein d’un régiment, mais aussi pour se connecter au réseau d’infrastructure de l’armée de l’air pour les besoins de la coordination dans la 3ème dimension, sur le sol national).
Puis lorsque le nouveau RITA se dotera de lignes spécialisée pour les transmissions de données entre les systèmes informatiques de commandement, l’artillerie nucléaire aura un RITA Hadès, un peu plus durci.
Le système RITA préfigure les réseaux de téléphonie mobile qui vont se développer dans le civil au milieu des années 1990 et qui progressivement (clés 3 et 4g) accèdent à la transmission de données.