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1941-1942 - L’artillerie de Koufra et de Bir Hakeim
 

Avant d’être équipée de matériels américains en 1943, l’artillerie de la France Libre connaît encore quelques beaux succès sur le territoire africain, grâce à l’inventivité de ses artilleurs.

  • La bataille de Koufra (26 janvier - 2 mars 1941) est la première bataille remportée par des troupes françaises sous commandement français. Cette opération est imaginée et dirigée par le colonel Leclerc alors commandant des troupes françaises au Tchad. La section d’artillerie dirigée par le lieutenant Ceccaldi est composée d’une vingtaine d’hommes et possède un unique canon de 75mm de montagne qui joue alors un rôle prépondérant. Pour éviter les tirs de riposte, Ceccaldi organise sa section. L’unique canon de 75 tire vingt à trente obus quotidiennement, de jour comme de nuit, pour maintenir une forte pression sur les troupes italiennes. Tirant à environ 3500 mètres de l’objectif, le canon est souvent déplacé et change constamment d’objectif pour donner une impression de volume aux troupes italiennes. Seul un canon de 75 a pu être acheminé, de façon originale, porté par un véhicule Chevrolet pas du tout prévu à cet usage !
  • La bataille de Bir Hakeim (27 mai - 10 juin 1942). Le 14 février 1942, la 1ère Brigade Française Libre du général Koenig, composée de volontaires de tout l’Empire, reçoit l’ordre de relever la 150ème Brigade indienne sur la position de Bir Hakeim. la brigade possède un armement lourd plus important que prévu initialement dans les tableaux de dotation de l’armée française. Ainsi, l’artillerie, représentée par le 1er RAFFL (commandant Laurent- Champrosay ) comprend 24 pièces de 75 sur pneus tractés par des Bedford anglais. La défense sol-air est confiée au 1er BFM (capitaine de corvette Amyot d’Inville) qui met en œuvre 12 canons de 40 Bofors et 2 affûts quadruples de 13,2mm. En renforcement, le commandement anglais octroie la 43ème batterie de DCA équipée de 6 canons de 40 Bofors. La défense antichar n’est pas laissée en reste. L’infanterie met en œuvre 18 pièces de 25mm, 7 pièces de 47mm et 30 pièces de 75mm modifiées. Pour abaisser la silhouette aux vues de l’ennemie, les pièces d’artillerie sont dotées d’essieux et de roues de camion et le masque est réduit en hauteur. Si la brigade est bien fournie en appui feu, elle ne possède aucun matériel lourd ce qui l’empêchera de traiter l’artillerie adverse par la contre batterie. Les pertes de cette bataille ont été élevées : 129 tués, 190 blessés évacués, 659 disparus (dont 612 capturés) sur un effectif initial de 5500 hommes. Le 1er RAFFL enregistre la perte de 7 officiers sur 30 et de très nombreux sous-officiers et canonniers. En revanche, elle peut s’enorgueillir d’avoir détruit : 52 chars, 11 automitrailleuses, 5 canons automoteurs et 10 avions (dont 7 certains) et capturé plus de 250 prisonniers. Les artilleurs, dont le courage et l’abnégation n’ont jamais pu être pris en défaut, ont grandement contribué à ce brillant résultat malgré leur matériel déjà obsolète.

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