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1745 - La bataille de Fontenoy
 

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A Fontenoy, les artilleurs manœuvrent pendant la bataille et permettent la victoire. L’artillerie n’est plus une arme statique mais elle s’intègre au combat avec l’infanterie et la cavalerie. La mobilité, permise par des canons issus de la réforme de Vallière, devient un atout qui annonce un changement dans l’emploi de l’artillerie de campagne.

La Bataille de Fontenoy, 11 mai 1745

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Le Maréchal de Saxe sait organiser le terrain et valoriser ses positions avec l’artillerie. Il sait aussi bouger son artillerie au gré de la bataille.

"L’armée anglaise attaque en rangs serrés et, malgré des pertes sévères causées par l’artillerie des Français" avant que ne soit lancée la phase célèbre [1]. L’armée française est alors enfoncée et mal en point jusqu’à ce que "le maréchal de Saxe, reprenant la situation en main, coordonne ces charges décousues et les fait appuyer par de l’artillerie portée en avant. Dès lors, un ouragan de feu, d’hommes et de chevaux s’abat sur les Anglais, les broie et les disperse. L’histoire militaire offre peu d’exemples d’un revirement aussi décisif."

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Cette citation résume bien les faits suivants. Le maréchal de Saxe voulant s’opposer aux Anglo-Hollandais qui cherchent à lui faire lever le siège de Tournai, répartit son artillerie dans les villages et redoutes le long de la position, à l’exception de 12 pièces à la suédoise gardées en réserve.

La canonnade commence à 5 heures du matin. Le général du Brocard, commandant l’artillerie française, fait avancer six pièces pour atteindre l’adversaire avant qu’il ne passe à l’attaque. Cette batterie fait beaucoup de mal aux Anglo-Hollandais ; mais elle est contrebattue et Brocard est tué. Il reste alors l’artillerie installée dans les villages et redoutes. C’est elle qui est un des acteurs du succès en repoussant de nombreuses attaques. Cette force d’une quinzaine de milliers d’hommes avec quelques canons légers tirés à bras résiste à toutes les attaques jusqu’à ce que le duc de Richelieu fasse mettre en batterie les quatre pièces à la suédoise restées en réserve qui ébranlent la masse de la colonne ennemie.

La conclusion est ainsi formulée : "Cette victoire n’est pas due à une manœuvre habile : l’armement et la tactique alors en usage ne s’y prêtaient guère. Elle montre que, pour le moment, c’est le feu, et non le mouvement, qui est le facteur prépondérant du combat."(Extraits d’un article de Pierre Gobert - Encyclopédia Universalis).

Le roi Louis XV et le Dauphin ont participé à cette bataille. Ils faillirent y être capturés sans le regain d’énergie déployé par les soldats pour que cela ne soit pas. Voltaire, alors sorte de correspondant de guerre, a narré cette bataille.



La bataille de Fontenoy, dans le cadre plus large de la Guerre de sucession d’Autriche (1741-1748), est celle de l’expression : "Messieurs les Anglais, tirez les premiers !" [2]

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[1] "Messieurs les Anglais, tirez les premiers !"

[2] Une légère variante de cette histoire est ainsi racontée. "Faîtes tirer vos gens !" aurait dit l’Anglais. "Messieurs, [répond le Français] , nous ne tirerons jamais les premiers, tirez vous-mêmes". Cette phrase, peut-être moins vraie que célèbre, était en fait dictée par la tactique ; il était long, donc dangereux, de recharger tout près de l’ennemi. Mieux valait le laisser tirer le premier...


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