À partir de 1880, les différents artilleurs d’Europe cherchent un moyen de maîtriser le recul du canon. En France, le lieutenant-colonel Deport et le Capitaine Saint-Claire Deville y parviennent, en mettant au point le canon 75, adopté en 1897.
Cette grande innovation devait rester secrète, c’est pourquoi le commandement français a lancé une vaste opération « d’intoxication » visant à brouiller les pistes de l’ennemi. Cette opération a été le contexte de développement de l’affaire Dreyfus.
Les deux pays ont chacun des espions qui livrent de faux secrets à l’ennemi. En septembre 1894, un bordereau contenant des secrets militaires adressés à l’ambassade allemande est découvert. Accusé d’en être l’auteur, sur la foi d’une analyse graphologique truquée, le Capitaine Dreyfus est inculpé le 15 octobre 1894 pour haute trahison et, après un procès bâclé, est envoyé au bagne à l’Île du Diable, en Guyane. Personne en France ne doute alors de sa culpabilité.....Personne, sauf sa femme Lucie et son frère Mathieu qui vont remuer ciel et terre pour obtenir sa libération.
Très vite, le véritable coupable est découvert. Il s’agit du commandant Charles Walsin-Esterhazy, officier perclus de dettes qui trahit pour de l’argent.
Contre le refus de l’État-major pour réviser le procès, la famille trouve des appuis dans la presse et auprès du sénateur de Strasbourg.
Dès lors, l’affaire prend un caractère politique : il y a d’un côté les « dreyfusards », prônant la nécessité d’un procès et les « anti-dreyfusards » qui considèrent que l’intérêt national et la morale de l’armée priment sur les droits de la personne. De plus, les origines juives de Dreyfus attisent les passions antisémites.
Le 13 janvier 1898, Emile Zola rend l’affaire publique en écrivant un article virulent intitulé « J’accuse », qui dénonce les mensonges des autorités militaires. Le gouvernement intervient dans l’affaire. Un nouveau procès est lancé débouchant sur la libération et la réhabilitation du Capitaine Dreyfus, le 12 Juillet 1906.