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CH3- Exploitation des renseignements
 

L’exploitation des renseignements se fait à 2 échelons :

  • 1) dans les États-majors (E.M.) ;
  • 2) dans les groupes ou batteries d’Artillerie.

EXPLOITATION PAR LES E.M.

Le rôle des S.R.A. décrit plus haut montre, sans qu’il soit besoin d’insister, de quelle façon l’exploitation des renseignements est assurée dans les E.M.

EXPLOITATION PAR LA TROUPE - RÉGLAGES.

L’exploitation, dans les groupes et batteries d’artillerie, des renseignements du S.R.A., consiste à faire le réglage sur les objectifs repérés, en vue de leur neutralisation ou de leur destruction.
Quoique de grands progrès étaient réalisés, au cours de la guerre, dans la recherche des influences extérieures sur les propriétés balistiques des poudres et des projectiles, même en fin de campagne, le tir sur coordonnées, en vue d’une destruction certaine, conduisait à une consommation de munitions exagérée ; il était nécessaire de procéder à des réglages. Les réglages peuvent être exécutés par les Commandants de batterie, soit directement de leur observatoire particulier, soit en tenant compte des renseignements que leur fournissent les organes d’observation.

Réglage par observation directe.

Le tir observé d’un seul observatoire ne peut, dans la majorité des cas, être exécuté sur l’objectif même. On ne peut pas régler directement sur un objectif invisible, ni sur un objectif fugitif comme la flamme, la fumée ou la lueur d’un coup de départ.
Il est nécessaire de recourir au transport de tir.
A cet effet, on prend un but auxiliaire voisin du but définitif et parfaitement visible. On règle sur ce but et on transporte le tir sur le but définitif. Il est bon que les coordonnées du but auxiliaire soient déterminées par le même procédé, qui a permis de déterminer l’emplacement du but définitif (recoupement d’observatoire pour un objectif déterminé par S.R.O.T., restitution de photos), pour une batterie déterminée par la restitution.
Cette façon d’opérer offre, en effet, l’avantage de fournir avec une grande précision la position relative de deux objectifs (qui seule intervient dans le transport de tir), quand même la position de l’un et l’autre ne serait pas parfaitement exacte.
Dans les régions où la planimétrie du plan directeur est parfaitement reportée, il n’existe que des différences insignifiantes entre les coordonnées d’un objectif recoupé et celles du même objectif restitué. Il n’en est pas de même dans les régions où aucun lever précis n’a été employé pour l’établissement du plan directeur. Les chefs du S.R.A. d’Armée doivent donc faire dresser une liste de buts auxiliaires avec les coordonnées obtenues, d’une part par recoupement, par restitution d’autre part, et communiquer cette liste aux Commandants de batterie et de groupe, en même temps que les coordonnées des objectifs.
Une façon simple d’opérer est de porter les buts auxiliaires sur les panoramas.

Réglage par les organes d’observation. (S.R.O.T. et S.R.S.).

Le Commandant, quand il le juge convenable, peut mettre à la disposition des Commandants de batterie les S.R.O.T. et les S.R.S., en vue du réglage. Il y a avantage à procéder au réglage par la section (S.R.O.T. ou S.R.S.) qui a exécuté le repérage.

  • Réglage par S.R.O.T.

    On a employé pendant la guerre deux procédés de réglage par S.R.O.T. :
    • 1) le réglage par coups percutants ;
    • 2) le réglage par coups fusants hauts d’après la méthode SAINTE-CLAIRE DEVILLE.
      Ce deuxième procédé n’étant plus réglementaire, il n’en sera pas parlé.

Le réglage par coups percutants a pour principe, le recoupement par 3 observatoires au moins, de la fumée de l’éclatement du projectile, au point d’impact. Ce recoupement se fait sur une planchette, sur laquelle sont reportés à l’échelle de 1/5000, l’objectif et la ligne pièce-objectif. Chaque coup est annoncé au Commandant de batterie sou la forme à droite ou à gauche tant de mètres, court ou long tant de mètres. Le Commandant de batterie connaît de la sorte non seulement le sens (seul élément qu’il puisse déterminer d’un seul observatoire) de ses écarts, mais encore leur grandeur. Le réglage est de ce fait rendu beaucoup plus rapide.

Une méthode de réglage très simple est celle connue sous le nom de la méthode de la zone auxiliaire, souvent employée par les Allemands. Le commandant de batterie tire, avec la même hausse, 12 coups de canon de telle sorte que les points de chute soient dans une zone visible de 3 observatoires, au moins, à proximité de l’objectif définitif. La S.R.O.T. fournit la position du point moyen de ces 12 coups et le Commandant de batterie prend ce point comme but auxiliaire fictif. Ce procédé est très précis pour le tarage des poudres.
La veille de l’offensive de la 4è Armée, en septembre 1918, un groupe du 111è R.A.L. reçut l’ordre de relever un groupe divisionnaire de 155 du 21è Corps et d’occuper les emplacements normaux du secteur réservé à ce calibre. Il devait de plus procéder au tarage de tous les lots de poudre que les groupes de batteries, du même matériel, devaient utiliser pendant l’attaque et dont ils devaient lui envoyer des échantillons. 32 lots de poudre différents furent présentés. Près de la batterie désignée pour procéder à ce travail, était le central d’une S.R.O.T. Le Commandant de la batterie se mit immédiatement en rapport avec le chef de section, on convint de tirer avec la même hausse 12 coups de chaque lot dans une zone parfaitement visible, la S.R.O.T. se bornant à envoyer la position du point moyen de ces 12 coups. En 4 heures, le travail fut achevé.

Cas particulier du tir sur ballon.

On peut se proposer de tirer sur le ballon ou sur le treuil.

Pour tirer fusant sur le ballon, le Commandant de batterie tire, avec la même hausse et le même évent ; 12 coups fusants dont la S.R.O.T. lui détermine la position du point moyen sous la forme :

  • x=
  • y=
  • z=

puis il exécute un transport de tir sur le ballon dont la position lui est donnée par la même S.R.O.T. sous la forme :

  • x’=
  • y’=
  • z’=

Il peut être utile pour ce genre de tir de faire appel à deux S.R.O.T. de façon à augmenter la base, en vue de recoupements plus précis.

Le tir sur treuil s’exécute au moment de la montée ou de la descente du ballon. La S.R.O.T., par recoupements successifs, détermine la position de la nacelle à différentes altitudes. Les divers points obtenus sont reportés sur un graphique et joints par une ligne continue. Cette ligne est prolongée jusqu’au sol donnant ainsi approximativement la position du treuil. Une concentration de feux est alors dirigée sur ce point par des batteries au préalable accrochées.

  • Réglage par S.R.S.

Le réglage par S.R.S. étant décrit dans la conférence sur l’organisation d’ensemble des S.R.S. et des S.R.O.T., il n’en sera pas parlé ici.

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