Initialement l’artilleur est un artisan spécialisé dans le maniement de la poudre, formé par le système de l’apprentissage. Les anciens forment les jeunes « sur le tas ». A la fin du XVIIe siècle, l’organisation de l’artillerie royale sous le règne de Louis XIV puis de Louis XV transfère ce principe au sein de chacun des huit régiments. A compter de 1791, une école unique assure la formation des officiers de l’artillerie, à Châlons-en-Champagne puis à Metz après 1802. Les sous-officiers et les hommes restent formés dans les régiments. Après la défaite de 1871, l’école est transférée à Fontainebleau où elle cohabite avec l’école du génie, une arme prisée des polytechniciens comme l’artillerie. Occupée en 1940, puis pillée en 1942, l’école de Fontainebleau - et le musée de l’artillerie avec elle - disparait lors de la Seconde Guerre mondiale. Sa mission est relevée par l’école d’aspirants, installée à Mediouna au Maroc puis Cherchell en Algérie, qui forme les jeunes cadres de l’armée de la Libération.
Après-guerre, l’école d’artillerie (sol-sol) transite en Allemagne à Idar-Oberstein, à Mourmelon, puis Châlons-sur-Marne, son berceau initial, qu’elle ne quittera qu’en 1976 pour rejoindre Draguignan. Elle est rejointe sept ans plus tard par l’école d’artillerie sol-air de Nîmes. Les deux écoles ont définitivement fusionné avec l’adoption d’une filière unique de formation inaugurée par la 66e promotion des lieutenants (2011-2012).
Pour en savoir plus sur les écoles d’artillerie, lisez : Des Canons et des hommes, par le col (R) Philipe Mercier, Lavauzelle, 2011, 432 pages (Disponible à la boutique du Musée de l’artillerie).
Le 12ème Régiment d’artillerie est créé par ordonnance royale du 18 septembre 1833 à Bourges.De 1840 à 1854, il prend part à la campagne d’Algérie(MOUZAIA, ZAATCHA).
Il est en Crimée en 1854 (BALAKLAVA, INKERMANN, SÉBASTOPOL), puis en EXTREME-ORIENT de 1884 à 1885. Dès 1914, il participe à la Grande Guerre (VERDUN en 1916), MALMAISON en 1917, CHAMPAGNE et d’ARGONNE en 1918). Il obtient 4 citations à l’ordre de l’armée qui lui valent le droit au port de la fourragère aux couleurs de la Médaille militaire.
De 1923 à 1939, il tient garnison à HAGUENAU. En mai 1940, il obtient sa cinquième citation à l’ordre de l’armée au cours de la bataille des FLANDRES. En 1945, il participe à la libération de ROYAN, de LA ROCHELLE et de l’Île d’OLÉRON.
De 1945 à 1961, il prend part à de nombreuses opérations en ALGÉRIE. A son retour en métropole, il prend ses quartiers à STRASBOURG puis en 1976, s’installe au camp d’OBERHOFFEN à HAGUENAU où il restera jusqu’à sa dissolution en 2009.
Le 58°RA, en tant que régiment d’artillerie sol-air, a été créé à Douai le 1/11/1970, par changement d’appellation du 458° Groupe d’Artillerie Antiaérienne Légère.
Le 58°RA est par filiation historique le dépositaire des traditions du 458°GAAL et par filiation analogique l’héritier des actions d’éclat de régiments d’artillerie de campagne qui sont les :
58° Régiment d’Artillerie de campagne (1910-1923), 258° Régiment d’Artillerie de campagne, 58° Régiment d’Artillerie Divisionnaire (septembre 1939), 258° Régiment d’Artillerie Divisionnaire.
Le 453° GAAL a été formé à Müllheim le 1/4/1960.
Une batterie de marche émanant du Groupe a séjourné en Algérie en janvier-février 1961, à l’occasion du référendum sur l’autodétermination.
Il comprend deux batteries de canons de 40mm. Une batterie de bitubes de 30mm antiaériens y a été formée par la suite
Le 1/11/1970, sans changer de garnison ni d’organisation, le Groupe a changé d’appellation pour devenir le 53° RA (régiment d’artillerie, sol-air).
Il est l’héritier du : 453° RALD (régiment d’artillerie lourde divisionnaire),formé le 1/7/1918 à Clermont-Ferrand, à trois groupes, et dissous le 16/6/1919 ; du 453°GAA (groupe d’artillerie antiaérienne) formé à Wittlich, en Allemagne Fédérale, le 11/2/1949, stationné à Idar-Oberstein en 1949, puis à Coblence et Idar-Oberstein en 1951 et il rejoint Müllheim en 1956.