Diffusés en Europe à partir de la Renaissance, poudres et explosifs constituent très vite un capital de pouvoir et deviennent l’objet de règlements et de monopoles.
Les recherches sur la sécurité du stockage et du transport de ces produits et sur l’efficacité des tirs progressent. A la fin du XVIIIe siècle, ces connaissances se vulgarisent. En France, après la Révolution, des circuits de fabrication et de vente illicite s’opposent aux « magasins » officiels. La détention de poudre devient alors synonyme d’indépendance : affranchissement de taxes mais aussi maîtrise de l’acquisition et de la transformation des matières premières. Ainsi, « faire parler la poudre » équivaut à se pencher sur l’évolution d’une multitude de pratiques de la vie publique et privée. Aux changements survenus dans l’art de la guerre et à l’évaluation de la puissance des armées répondent des changements touchant à la vie civile : exploiter les mines, construire des puits, dérocher les champs, chasser mais aussi scander les fêtes, donner les honneurs, proclamer les mariages, etc. Coups de canons et coups de fusils évoquent tant des batailles et des soulèvements que des cérémonies officielles et des réjouissances populaires, des 21 coups de canon de l’investiture du Président de la République aux bravades provençales.
C’est autour de ces divers aspects techniques, juridiques, sociaux et culturels de la fabrication et des usages de la poudre qu’une douzaine d’universitaires, de chercheurs et de militaires ont débattu devant un public intéressé le samedi 14 octobre 2006 au musée. Cette manifestation a été organisée en partenariat avec le laboratoire d’anthropologie « Mémoires identité et cognition sociale » de l’Université de Nice, l’Association de Sauvegarde, d’Étude et de Recherche pour le patrimoine naturel et culturel du Centre-Var, la délégation Méditerranée, de la Commission française d’histoire militaire et la bibliothèque de l’Ecole d’Application de l’Artillerie.
LAVAUZELLE
ISBN : 978-2-7025-1068- l
Code article : 8012380 Z