L’année 2006 marque le quatre-vingt-dixième anniversaire de la naissance de l’arme blindée française, dont la paternité revient sans conteste au général Estienne, polytechnicien brillant qui fut à l’origine de la création de cette arme nouvelle qui allait bouleverser toutes les tactiques et stratégies militaires et devenir la force blindée, fer de lance des armées modernes.
En mai 1940, lorsque la Blitzkrieg frappe à l’Ouest grâce au tandem Luftwaffe/Panzer, les chars français vont être dispersés en soutien de l’infanterie, au gré des besoins des commandements de secteurs, et non pas comme une force mécanique puissante et compacte capable de briser l’élan ennemi. Diluée dans la tourmente, isolée en avant du front et sans soutien logistique, que pouvaient faire les meilleurs soldats, sinon charger avec leurs puissants chars BI bis ou leurs chars légers avant de succomber les uns après les autres sous les obus de l’artillerie et les bombes des Stukas ?
Les chasseurs des chars de combat n’ont pas démérité, ils ont combattu courageusement. Les Panzer quant à eux n’étaient ni supérieurs ni plus nombreux que les chars français. Ce n’était donc pas l’arme qui était mauvaise, mais bien la façon dont elle fut employée.