Sous la direction du Général Benoit Royal.
Livre paru en 2015. Editeur : Economica. 15 €.
(précédé d’une préface du Général Bernard Barrera
, Commandant la brigade française Serval au Mali).
Attentats-suicides, embuscades, prises d’otages, engins explosifs improvisés, actes de piraterie sont les modes opératoires de la guérilla caractérisant les guerres de contre-insurrection. Appelées aussi conflits de 4ème génération, elles ont éclaté en Afghanistan, au Mali, en Irak, en Libye, mais aussi en ex-Yougoslavie et plus anciennement en Algérie qui fut l’un des premiers laboratoires modernes pour l’armée française.
Pour affronter ces types de combats très particuliers, les armées régulières doivent développer de nouveaux modes d’action suffisamment efficaces pour occasionner des pertes à l’adversaire, tout en étant proportionnés pour ne pas atteindre les populations civiles au sein desquelles se déroulent ces combats. Dans ces conditions, quelle place l’artillerie - arme de la brutalité par excellence - peut-elle prendre si on en reste à l’image d’Épinal qui lui colle à la peau ?
Un seul chiffre : en Afghanistan, 80 % des pertes ennemies ont été occasionnée par les tirs dits « indirects » (avions, hélicoptères, artillerie) et l’artillerie elle-même a été à l’origine de presque la moitié des morts et blessés dans les rangs des insurgés. Pourtant, au sein du déploiement français dont ces chiffres ont été extraits, les artilleurs ne représentaient que 7% des effectifs déployés sur le terrain ! Le rapport coût-efficacité est éloquent : ce livre en porte le témoignage. Il montre que l’artillerie, tout en conservant son pouvoir létal très efficace, a su développer au cours de l’histoire récente, des modes d’action et des savoir-faire très souvent méconnus et qui ont su répondre aux exigences de ce type de guerre.
S’appuyant sur des dizaines de récits « de terrain », d’ artilleurs comme de leurs frères d’armes de l’infanterie ou de la cavalerie, ayant souvent valeur de reconnaissance pour les actions menées, ce livre montre que la guerre peut se gagner par des modes opératoires innovants.
La ruse, les stratagèmes et les actions de déception, rejoignent les tactiques traditionnelles comme la destruction, le ratissage et le cloisonnement dans lesquels l’artillerie, encore trop souvent sous- employée, se révèle pourtant d’une efficacité absolument redoutable avec, en plus, un extraordinaire pouvoir de pression psychologique sur les combattants.
La lecture de ce livre est rendue très vivante par le fait qu’il s’appuie sur des témoignages d’acteurs sur le terrain et les met en valeur.
Et ces témoignages sont ensuite analysés et mis en perspective par l’équipe d’officiers supérieurs qui, sous la direction du Général Royal, commandant l’EA, animent la cellule Etudes et Prospective de l’Ecole d’Artillerie.
Pratiquement, il ressort de cet ouvrage, une « doctrine » de l’emploi de l’artillerie dans ces guerres modernes.
Références pour votre libraire :
ISBN 978-2-7178-6804-3
Prix : 15€
Pour avoir des détails sur l’artillerie de l’opération Serval, cliquer ici.