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L’Indochine puis l’Algérie

La guerre d’Indochine

Le déroulement historique et politique des évènements ne sera pas repris ici. A défaut de lire une abondante littérature sur ce sujet, il peut être utilement consulté dans l’article qui lui est consacré sur Wikipédia sur le lien suivant : cliquer ici.

A l’automne de l’année 1945, le général Leclerc de Hautecloque reçoit la mission de "rétablir la souveraineté française" en Indochine, souveraineté compromise par l’occupation japonaise et mise à mal par les dissensions françaises qui s’y étaient manifestées pendant la dernière guerre. Il est alors constitué un Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient (CEFEO), constitué essentiellement de deux divisions d’infanterie coloniale (9ème et 3ème), avec leurs artilleries organiques et des éléments d’artillerie non endivisionnés.

Si vous voulez accéder à l’organisation de l’artillerie en Indochine : cliquer sur ce lien.

Les matériels d’artillerie en Indochine :

Au début, le matériel d’artillerie utilisé est celui trouvé sur le théâtre ajouté au matériels de deux artilleries divisionnaires achetées aux britanniques.

On y trouve des canons japonais, des canons de 75 mle 1897 et des 88 allemands ; des 40 Bofors , des américains (105 HM2 et HM3 , 155 HM1 ) et des anglais : 25 livres et obusiers de montagne de 3,7 pouces. Ces obusiers, portés par des mulets achetés à Madras, participèrent à des opérations en montagne ; mais, peu efficaces en raison de leur poids, ils passèrent en 1951 à l’artillerie de position.

La diversité de matériels complique le ravitaillement en munitions, dont certaines qualifiées de "critiques", ne manquèrent fort heureusement que quelques mois avant la fin de la guerre, en dépit des mouvements sociaux dans les ports de France. Néanmoins il y manquait des munitions fusantes qui auraient pu se révéler utiles sur la plupart des objectifs. Le peu qu’il y avait a quand même connu des anomalies de fonctionnement imputées au climat, tout comme le vieillissement accéléré de la poudre.

Les divisons marocaines étaient venues avec leurs pipers-cub pour l’observation aérienne, mais ils se révélèrent vite inadaptés en zone montagneuse et région tropicale. L’achat du matériel divisionnaire ne comprenait pas les avions au prétexte que des avions Morane étaient en construction en France. En attendant la livraison, les seuls avions disponibles étaient ceux de l’armée de l’air, des Spitfires, inadaptés à l’observation. En 1950, les Moranes volants à 200, 300m d’altitude étaient vulnérables aux armes antiaériennes dont les Viet-minh venaient d’être équipés. Les pertes furent lourdes (20% des officiers d’observation de l’artillerie sur la seule année 1953).

Pour connaître l’emploi de ces matériels, du plus faible au plus fort niveau, il convient de se reporter à cet article :cliquer sur ce lien.

La bataille de Diên Biên Phu

La bataille décisive en Indochine va se dérouler dans la Haute Région à Diên Biên Phu. Le camp retranché fort de 12 bataillons comprend, aux ordres du colonel Piroth, 2 groupes de 105, 1 batterie de 155 et 3 compagnies de mortier de 120 (servis par des fantassins) et 1 section antiaérienne(AA.)

De son côté, le général Giap place autour de la cuvette, sur les crêtes, son artillerie antiaérienne et camoufle ses pièces de 105 sur les pentes face au camp. Le 13 mars, les Viets prennent à partie l’artillerie, les observatoires et les PC français. La contre-batterie se déclenche immédiatement mais elle se révèle inefficace car les positions adverses ne sont pas repérées et surtout elles sont enfouies. Le 14 mars vers minuit, la résistance cède sur « Béatrice » . Malgré des tirs d’arrêt sur les vagues d’assaut, « Gabrielle » est submergée le jour même en fin d’après-midi. Après l’abandon d’ « Anne-Marie » le 15, l’artillerie ne dispose plus d’aucun observatoire valable alors que les avions d’observation ont quitté le camp à cause de leur trop grande vulnérabilité tant au sol qu’en l’air.

Malgré son échec initial, l’artillerie continue ses tirs au profit des points d’appui (défense des périmètres ou soutien des contre-attaques) tout en subissant des pertes élevées.

Le 30 mars, le lieutenant Brunbrouck stoppe avec sa batterie un assaut Viet sur la position centrale en débouchant à zéro alors qu’il avait reçu l’ordre de se replier. Son initiative sauve la situation pour un temps. Malheureusement, la supériorité numérique et matérielle écrasante des Viets se révèle insurmontable malgré une débauche d’efforts et de courage. Le camp retranché capitule le 7 mai.

Pour en savoir plus sur cette bataille,cliquer sur ce lien.

La Guerre d’Algérie 1954-1962

Durant ces huit années, la France a dû livrer un conflit de grande ampleur visant à rétablir son autorité dans un pays qui faisait légalement partie intégrante d’elle-même. Elle s’y est engagée avec une armée de conscription de plusieurs centaines de milliers d’hommes et des moyens nombreux mais disparates. L’artillerie y a pris toute sa part....Les artilleurs ont su, une nouvelle fois, mettre en œuvre les capacités exceptionnelles de modernité et d’adaptation de leur arme à des situations et à un type de conflit complexes auxquels ils n’avaient guère été préparés... C’est avec détermination et panache que l’artillerie a su relever le défi auquel elle s’est trouvée confrontée au cours de la guerre d’Algérie.

Si vous voulez voir les missions confiées à l’artillerie en Algérie, cliquer sur ce lien.

La liste des unités ayant participé au conflit est accessible sur ce lien, les lieux d’implantation sur cet autre lien.

Emploi des unités : Au cours de cette guerre, l’artillerie se voit confier successivement ou simultanément trois missions fondamentalement différentes :

  • maintien de l’ordre et pacification,
  • destruction des bandes armées,
  • surveillance et interdiction de franchissement des barrages frontaliers.

Serviront en Algérie de 1954 à 1962 :

  • 33 groupes avec matériel, dont 7 coloniaux,
  • 45 groupes à pied sans matériel, dont 6 coloniaux,
  • 3 groupes, dont 2 d’armes spéciales (620ème et 621ème), et 1 d’artillerie d’engins (701ème) à la disposition des Centres d’Expérimentation de Colomb-Bechar, Hammaguir et Reggane.

Matériels d’artillerie en dotation, emploi  :

  • Artillerie de position, protéger les secteurs ou sous-secteurs déployés sur le terrain, en protection des forces certes mais aussi des villes ou villages ralliés ; on y trouve des pièces de 75 mle 1897, du 105 L36, du 155 court 17, installés pour tirer "tous azimuts" ;
  • Artillerie d’intervention mettre sur pied au fur et à mesure du durcissement des opérations, passant du niveau section à celui de la batterie, puis du groupe des divisions d’intervention, épaulées par les unités canons des secteurs intéressés ; elles sont équipées du 105 HM2 et appuient les opérations de bouclage par des tirs d’encadrement, puis préparent et soutiennent l’attaque.
  • Artillerie des frontières, sur les barrages, apporte un retour d’expériences fort utile qui aura des conséquences par la suite, notamment dans le couplage radars-canons et la réalisation de boucles courtes entre le poste central de chacune des sections de tir et le centre du renseignement et du tir constitué au niveau du groupe d’appartenance. Le matériel le plus souvent utilisé est du 150 triflèche ou du 90 antiaérien tirant à terre, "tous azimuts", organisés en sections de trois à quatre pièces, agissant selon des plans de feux avec des tirs préparés et repérés avec des recouvrements sur les objectifs, les radars des sol-air et les projecteurs qui complètent avantageusement de jour et surtout de nuit le réseau d’observation des artilleurs et des patrouilles. Initialement les radars sol-air (COTAL) servent à recueillir les échos mobiles, donc à pouvoir discerner un groupe de quelques hommes jusqu’à une distance d’une quinzaine de kilomètres ; ils sont complétés par la suite par des radars de surveillance (AN/MPQ 4 ou AN/ MPQ 10 , puis SDS ) qui permettaient notamment de guider les troupes d’intervention vers les adversaires. Quand les circonstances l’exigent, et pour marquer un effort sur une zone au gré du renseignement acquis , des sections ou batteries de 155 BF et des groupes de 105 HM2 viennent en renforcement, en occupant des positions reconnues à l’avance et constituant des points d’appui prolongeant ainsi l’efficacité des barrages.

Références  : Livre Des Canons et des hommes, rédigé par le col (R) Patrick Mercier, Lavauzelle, 2011, 432 pages (Disponible à la boutique du Musée de l’artillerie).

Extraits du livre : "ARTILLEURS EN ALGERIE. 1954-1962. Un défi relevé". Ouvrage réalisé par la Fédération nationale de l’artillerie (FNA) et édité par Lavauzelle dans sa collection Histoire, Mémoire et Patrimoine. Il en vendu à la boutique du musée.




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Amis du Musée de l'Artillerie à Draguignan