À partir de 1880, les recherches destinées à maitriser le recul du canon ont été conduites dans diverses directions. Le long recul, le plus efficace parmi les techniques étudiées, était réputé comme impossible à réaliser. Le lieutenant-colonel Deport puis le capitaine Sainte-Claire Deville ont cependant réussi, en 1896, à mettre au point un lien élastique révolutionnaire de ce type pour le canon de 75.
Leurs travaux ont été masqués par une vaste opération "d’intoxication" de la part du commandement français. Cette innovation est complétée par l’adjonction d’un système de pointage dit en site et hausse qui permet le tir indirect, c’est-à-dire qu’il n’était plus nécessaire de voir directement le but pour effectuer le pointage tout en prenant en compte la dénivelée du terrain.
L’organisation de la munition en cartouche complète lui donne une cadence de tir considérable pour l’époque (de 8 à 12 coups par minute).
Toutes ces capacités nouvelles ont permis aux artilleurs de la Grande Guerre de participer grandement à la victoire lors de la première de la Marne en septembre 1914.
On le retrouvera, sur divers affûts et châssis, en service dans l’artillerie d’assaut, de forteresse et contre-avion. Il restera très longtemps en service, non seulement dans l’artillerie française, mais aussi de nombreuses artilleries étrangères.
C’est pourquoi il a été retenu, de nos jours, comme pièce d’artillerie de tradition pour les cérémonies officielles dans notre Arme mais aussi dans l’artillerie américaine par exemple.
Voir sa fiche technique.
La pièce est constituée de deux ensembles :
La capacité d’emport en munitions est de 120 coups ainsi répartie :
Na pas oublier d’aller visiter ce site très complet sur le canon de 75mm : http://canonde75.free.fr/.
Enfin vous pouvez visualiser ce matériel en mouvement sur cette vidéo consacrée à la Batterie d’Honneur de l’Artillerie.
[1] Précision du colonel (er) Bonijoly : 1ère remarque : "Le pointeur est généralement Maître-pointeur (et non pas brigadier). Il est certifié à la suite d’un peloton spécial de maîtres-pointeurs. Toutefois, le certificat de maître-pointeur étant supprimé depuis 1941, le maître pointeur se distinguait alors par le port de galons de brigadier sur une seule manche. 2ème remarque : "Le brigadier de pièce n’est pas un servant. Il est responsable des avant-trains, de leurs attelages et des conducteurs dès leur séparation des arrière-trains. Il conduit les avant-trains vers la zone des AT, et se met sous les ordres du chef des AT, l’adjudant de batterie en général. Sa fonction est importante : il commande 6 conducteurs, 12 chevaux de trait, 2 chevaux de selle (le sien et celui du chef de pièce), 8 chevaux de selle dans le cas des batteries à cheval ; il surveille le pansage de la cavalerie. Dans les batteries portées, le brigadier est conducteur du tracteur-porteur. Il est assisté d’un aide-conducteur. (Je pense qu’à la création de l’artillerie portée, la capacité de conducteur de poids lourd était rare et délicate, et justifiait un brigadier-conducteur). Le brigadier-pointeur n’est apparu dans l’artillerie tractée qu’en 1942/43 : Il n’y avait plus d’attelages et d’AT, la fonction de conducteur s’était banalisée. Réf : Titre VIa bis."
Les textes de référence : Règlement de manœuvre de l’artillerie, Titre VIa, Chapitre I, article II, § E , Mouvement des avant-trains ainsi que des caissons qui ne restent pas sur la position.
[2] Toujours selon le colonel Bonijoly, cet emploi n’existait pas. Le chiffre de 14 serait alors atteint en ajoutant le maître pointeur (qui n’est donc pas le brigadier de pièce).